"C'était nos quinze ans" : souvenirs sur Ronald Stein & "2001" de Kubrick...
Ah ! cette satanée, "diabolique" partition de Ronald Stein pour
The Haunted Palace !
Souvenir ému de la bande sonore originale de ce film "à très petit budget", qui fut tourné en quelques jours - en 1963 - par un certain Roger Corman... Adaptation qui me fit aussitôt découvrir une première longue nouvelle du romancier américain Howard-Philip (dit "H.-P.") Lovecraft, ayant donné - à l'instar d'Edgar Allan Poe - ses lettres de Noblesse au genre Fantastique...
L'affaire Charles Dexter Ward fut donc le point de départ du scénario du film The Haunted Palace - in french : La malédiction d'Arkham .
Puis je rencontrais - en leurs géniales collections de poche ("Présence du Futur" et "J'ai Lu-fantastique") : La couleur tombée du ciel, Dagon, Les montagnes hallucinées, Le cauchemar d'Innsmouth, L'abomination de Dunwich, Je suis D'ailleurs... (Bon sang, quels titres !)
Bref, j'avais quinze ou seize ans ; c'était la "petite vie du lycée" avec la magie de son "Ciné-Club"... Les effets de brume, l'écran large (Panavision), et ce froid mordant - de "Bassin Parisien" - qui vous attend à la sortie de la salle... A-gla-gla... et ce monstre verdâtre - finalement inquiétant parce que TRES flou... - qui, lui, attendait Mrs Ward (Debra Paget) : sorte de Cthulhu tapi au fond d'une cuve dont on lève lentement le couvercle...
Mais revenons à notre "petit film"...
L'acteur Vincent Price y composait un être fascinant, "à double personnalité" : tout d'abord naïf héritier (Charles Ward) arrivant au bras de sa Belle au sinistre village d'Arkham ... puis incarnant peu à peu son diabolique aïeul (le sorcier Joseh Curwen) : celui qui fut brûlé vif par les villageois apeurés mais dont - malheureusement - le Portrait se trouve toujours "en vie" juste au-dessus de la cheminée du grand manoir... Portrait d'un terrifiant personnage au regard magnétique - aux allures de Van Gogh diabolique, et qu'on peignit évidemment en "bleu de fou" : portrait qui s'empare peu à peu de la conscience de l'héritier ... Acteur revu depuis, dans ses magistraux premiers rôles en bien d'autres films : dans l'excellent Le Château du Dragon (Dragonwyck) de Joseph L. Manckiewicz, puis Laura, cette oeuvre mythique - magnifique - d'Otto Preminger, sans oublier non plus ses ultimes compositions, auto-parodiques & débridées dans L'abominable Docteur Phibes et Théâtre de sang...
Et comment oublier la belle et sensible Debra Paget au vrai visage de porcelaine, que j'irai revoir - avec dévotion, quelques années plus tard - dans Le Tigre du Bengale et Le Tombeau Hindou de Fritz Lang ?
Film retrouvé tout récemment en DVD...
Une oeuvre curieuse et talentueuse, "presque naïve", qui me fascinera toujours autant !!!
Est-ce à cause des fumigènes, du flamboyant technicolor, des décors peints (attendrissants), de la taverne "The Burning Man", du portrait fou, d'un acteur et d'une actrice pareillement magnétiques, ou - plus certainement encore - de cette belle musique inquiétante qui, depuis, n'a jamais plus quitté mon esprit ?
(Nevermore left my mind ?)
Et comme en tout bon film fantastique, j'ai rejoué longtemps - quasi-clandestinement - son thème principal ("Main Theme") sur l'harmonium d'une certaine église de ces temps disparus...
Gloire donc au regretté Ronald Stein (1930-1988),
musicien d'ambiances fantastiques !
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Souvenirs d'une première vision adolescente du "fantastique" 2001 de Stanley Kubrick...
C'était dans une salle parisienne équipée en Cinérama et 70 mm...
(Deux tickets gratuits gagnés à un improbable concours...)
Comment décrire - aujourd'hui - pareil émerveillement ?
... Friedrich Nietzsche, Also sprach Zarathoustra, Richard Strauss, An der schönen blauen Donau, les Australopithèques, "L'Aurore de L'Humanité", Keir Dullea, Gary Lockwood, Hal 9000, Györgi Ligeti...
... et puis ?
La Porte des Etoiles, bien sûr...
Gloire à Stanley Kubrick (1928-1999), hypnotiseur de ces Temps !
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Soit quelques souvenirs (surtout l'affiche de "2001") qui resteront au jeune Val - "Val pour Valentin" : notre ado de L'été et les ombres que certaines et certains d'entre Vous ont déjà sûrement cotoyé...
Un "petit éditeur" que vous connaissez aussi peut-être (Mon Petit Editeur : celui qui tire de leurs Ombres lovecraftiennes les "Grands Obscurs" qu'éternellement et fort heureusement nous demeurerons... ) a, en effet, opportunément accepté de (re)publier et commercialiser ce "petit roman" tout juste avant l'été prochain... évidemment une fois notre habituel travail de Romain "préparatoire" terminé : mise-en-page et corrections réalisées par nous-mêmes ! Economie de main d'oeuvre...
Et puis ? Rien.
" C'était nos quinze ans... "
(Michel Delpech)
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Ultime photographie :
Dourvac'h
Rives du Douctouyre en été (Ariège, été 2013)
Illustration choisie pour la page I de couverture de
L'été et les ombres
- roman de Dourvac'h : remanié et nouvellement préfacé par son auteur -
"Mon Petit Editeur" - prix de vente : 14, 95 euros (!!!)
(à paraître dès avril-mai 2014)