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Regards Féériques, Forêt de Fées & Rêves
8 février 2014

************ Cinéma et Littérature de Turquie ************ De quelques "oeuvres ouvertes"

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Les Climats (Iklimler)

un film de Nuri Bilge Ceylan (2006) - d'après un scénario de l'auteur

(On peut voir ce film comme une célébration du visage et de l'âme de l'épouse de l'auteur : Ebru Ceylan qui joue le personnage si attachant de "Bahar", face à son mari joué par le réalisateur lui-même - "Isa" dans le film) ; la disparition fantômatique de celle-ci à la fin du film est comme le point d'orgue d'une oeuvre qui sait rendre intéressante sa supposée "lenteur", rendre situations et personnages universels (car "ils" sont "nous" !) et apparaît - après réminiscence - comme détachée du temps ; la neige qui tombe semble s'immobiliser "à la fin" (fin du film et de la liaison des personnages) alors que les chiens continuent d'aboyer... Merveilleux "film de photographe inspiré", tourné en vidéo Haute Définition... Le personnage masculin (veule, égocentré, infantile et peu reluisant) est - du propre constat de l'auteur - "le salaud qu'il pourrait être", entrevu dans toute sa noirceur et son inconséquence : quelle excellente thérapie est l'art, au fond - à la fois pour l'artiste comme pour le lecteur ou spectateur de son beau travail ! Un film de poète, au final... )

(disponible en DVD)

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 Il était une fois en Anatolie (Bir zamanlar Anadolu'da)

un film de Nuri Bilge Ceylan (2011) - d'après un scénario de l'auteur

(disponible en DVD)

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(*) signifie "Lointain"

un film de Nuri Bilge Ceylan (2003) - d'après un scénario de l'auteur

(La rencontre de deux solitudes (un cousin de province, encore plein d'illusion" devant "temporairement" partager l'appartement d'un photographe "qui a réussi à la ville"... ) dans une Istanbul hivernale... Sens magique du cadre pour magnifier ce drame du chômage et nous rendre perceptible - finement et avec quel courage ! - la prison mentale d'une masculinité égocentrée... Les bateaux passent comme les existences - au ralenti - au fil du Bosphore.)

(disponible en DVD)

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Les Trois Singes (Üç maymun)

un film de Nuri Bilge Ceylan (2008) - d'après un scénario de l'auteur

(pas encore vu par l'auteur de l'article)

(disponible en DVD)

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Nuages de mai  (Mayis sikintisi)

un film de Nuri Bilge Ceylan (2000) - d'après un scénario de l'auteur

 

(pas encore vu par l'auteur de l'article)

 

(disponible en DVD)

 

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Kasaba (*) 

(*) signifie "La petite ville"

un film de Nuri Bilge Ceylan (1998) - d'après un scénario de l'auteur

 

(pas encore vu par l'auteur de l'article)

 

(disponible en DVD)

 

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Une saison à Hakkâri (Hakkâri'de bir mevsim)

film de Erden Kiral (1982) - adaptation du roman de Ferit Edgü

(Un instituteur - sans doute "puni" pour ses opinions gauchistes - est muté dans les confins sud-orientaux de l'Anatolie en plein hiver : la région d'Hakkâri... Son parcours croisera le chemin de l'agha" local - sinistre crétin qui épouse ces temps-ci la plus jolie fille du village... Mais je n'en dis pas plus... Une femme mal mariée fond en larme devant un miroir quand la neige encercle le village coupé du monde pour des mois... Film d'une très grande qualité poétique, découvert il y a de cela 25 ans dans une salle de cinéma... et - tout comme le film suivant - toujours pas diffusé en France en DVD !!)

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Dilan (Dilan)

un film de Erden Kiral (1986) - adaptation du roman de Ömer Polat

(Une passion contrariée en Anatolie ; "Dilan" l'héroïne, prend le parti d'assouvir sa "faim de revanche" en se saisissant des rènes de sa propre existence : un drame parfaitement romantique... Film d'une très grande force plastique et émotionnelle, découvert il y a de cela 25 ans dans une salle de cinéma... et malheureusement et injustement - comme le précédent - toujours pas diffusé en France en DVD)

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Terre de fer, ciel de cuivre (Yer demir, Gök bakir)

un film de Omer Zülfü Livaleni (1987) - adaptation du roman de Yachar Kemal

(Une excellente adaptation d'un des chefs d'oeuvre romanesques de Yachar Kemal par un très grand musicien vivant à Istanbul - devenu depuis peu également romancier et traduit en français (La Maison de Leyla, Une saison de solitude, Délivrance) ; il s'agit par ailleurs d'un "premier film" qui a pu être financé grâce à Wim Wenders - et toujours malheureusement indisponible en DVD en France !)

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- photographie de la première édition de Ince Memed (Mèmed le Mince) parue à Istanbul en 1955 -

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Certains paysans le connaissent comme un personnage réel dans le Taurus des montagnes d'Anatolie... dans une Turquie sans âge où, face à l'injustice, un homme s'est levé et est parti avec sa fiancée affronter tous les périls, trouvant mille refuges dans la nature sauvage de son pays...

Son personnage a pourtant été "créé" par Yachar Kemal (Yaşar Kemal), auteur d'origine kurde exerçant alors la profession de journaliste et dont ce fut la troisième oeuvre romanesque :

Ince Memed (Mèmed le Mince) (1955)

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Trois autres romans suivront et finiront par former, de loin en loin, un "cycle romanesque" :

Ince Memed II (Mèmed le Faucon) (1969)

Ince Memed III (Le retour de Mèmed le Mince) (1984)

Ince Memed IV (Le dernier combat de Mèmed le Mince) (1987)

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 Grotte de la Cunha - Montagne de la Frau (Ariège)

La scène de Mèmed, pourtant pudique, où les amants s'enlacent face à un feu crépitant dans une grotte reste l'une des scènes les plus lyriques de la littérature universelle...

Yachar Kemal est devenu ce romancier prolifique en inventant une langue poétique profondément originale, qui semble ruisseler sur des espaces infinis... Il est à la fois, aède et rhapsode : "poète à la lyre" et "couseur de récits" - digne continuateur d'Homère...

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Et qu'on découvre ou relise encore le somptueux La légende des Mille Taureaux (1971) - récit lyrique et poignant de cette lente déchéance des nomades Yörüks, perçue depuis le moi intérieur de "Maître Haydar"... - ou encore l'un de ses cycles épiques les plus célèbres, Les Seigneurs de l'Akchasaz comprenant : Meurtre au Marché des Forgerons (1973) et Tourterelle, ma Tourterelle (1975) ...

La plupart de ses livres ont été magnifiquement traduit en français : initialement par Güzin Dino, puis par (l'excellente) Munevver Andac...

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L'excellent ouvrage de son ami romancier Nedim GÜRSEL consacré à l'univers "kémalien" (éd. L'Harmattan)

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Yachar Kemal

(en turc Yaşar Kemal, de son vrai nom Kemal Sadık Gökçeli)

Romancier, conteur et journaliste turc, d'origine kurde, né en 1923 dans le village de Hemite près d'Osmaniye en Cilicie (Anatolie) : sa famille ayant émigré dans la plaine dite de la "Tchoukourova" ("La plaine creuse" ) qui formera le cadre de bon nombre de ses premiers romans ; Istanbul étant le cadre de ses plus récents.

Il est sans doute le "père de la Littérature turque" (moderne) et un redoutable "homme de gauche" (1 année de prison en 1950 pour "activités communistes" ; voir par ailleurs la couverture turque de son premier "Mèmed", histoire d'un bandit d'honneur révolté contre l'injustice, se résolvant à dépouiller les riches pour rendre ce qui a été dérobé aux pauvres... Il a contribué comme son "collègue" Orhan Pamuk à parler du passé génocidaire en terre turque (Massacre des Arméniens... )

Vertigineux romancier - car héritier direct du "savoir-conter" des Achik (ces bardes itinérants anatoliens)...

Prix mondial Cino Del Duca pour l'ensemble de son oeuvre obtenu en 1982

Et puis... ? 

TOUT EST A LIRE CHEZ KEMAL !

(Je crois... j'en suis même certain... et tout simplement parce que la langue y VIT !)

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Teneke (1955)

Le rafiot (non encore trad. en français)


Beyaz Mendil (1955) (non encore trad. en français)

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İnce Memed I (1955)

Mèmed le Mince (trad. du turc par Güzin Dino : 1975) 

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Namus Düşmanı (1957) (non encore trad. en français)

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Ala Geyik (1959) (non encore trad. en français)

*

Orta direk (1960)

Le pilier (trad. du turc par Guzine Dino : 1966) (Au-delà de la montagne -1)

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Yer Demir, Gök Bakır (1963)

 Terre de fer, ciel de cuivre (trad. du turc par Münevver Andaç : 1978) (Au delà de la montagne -2)

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Ölüm Tarlası (1966) (non encore trad. en français)

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Üç Anadolu Efsanesi (1967)

Trois légendes anatoliennes (encore non trad. en français)

Ölmez Otu (1968)

 L'herbe qui ne meurt pas (trad. du turc par Münevver Andaç : 1977) (Au-delà de la montagne - 3)


İnce Memed II (1969)

Mèmed le Faucon  (trad. du turc par Münevver Andaç : 1976) (Mèmed le Mince -2)

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Ağrı Dağı Efsanesi (1970)

La légende du Mont Ararat (trad. du turc par Münevver Andaç : 1998) 

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Binbogalar Efsanesi (1971)

La légende des mille taureaux (trad. du turc par Münevver Andaç : 1972) 

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Çakırcalı Efe (1972) (non encore trad. en français)

*

Demirciler Çarşısı Cinayeti (1973)

Meurtre au marché des forgerons (trad. du turc par Münevver Andaç : 1981) (Les Seigneurs de l'Atchasaz - 1)

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Yusufçuk Yusuf (1975)

Tourterelle, ma tourterelle (trad. du turc par Münevver Andaç : 1982) (Les Seigneurs de l'Atchasaz - 2)
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Al Gözüm Seyreyle Salih (1976)

Salih l'émerveillé (trad. du turc par Münevver Andaç : 1990)


Kuşlar da Gitti (1978)

Alors les oiseaux sont partis... (trad. du turc par Münevver Andaç : 1983)


Deniz Küstü (1978)

Et la mer se fâcha... (trad. du turc par Münevver Andaç : 1985)

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Yumurcuk Kuşu (Kimsecik I) (1980)

Salman le solitaire   (trad. du turc par Münevver Andaç : 1984) (Salman le solitaire -1)

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Yılanı Öldürseler (1981)

Tu écraseras le serpent (trad. du turc par Münevver Andaç : 1982)

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İnce Memed III (1984)

Le retour de Mèmed le Mince (trad. du turc par Münevver Andaç : 1987) (Mèmed le Mince - 3)

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Hüyükteki Nar Ağacı (1982) (non encore trad. en français)

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Kale kapisi (Kimsecik II) (1985)

La grotte (trad. du turc par Münevver Andaç : 1992) (Salman le solitaire - 2)

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İnce Memed IV (1987)

Le dernier combat de Mèmed le Mince (trad. du turc par Münevver Andaç : 1989) (Mèmed le Mince - 4)

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Kanin sesi (Kimsecik III) (1991)

La voix du sang (trad. du turc par Münevver Andaç : 1995) (Salman le solitaire - 3)

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Regarde donc l’Euphrate charrier le sang (trad. du turc par Altan Gokalp : 2004) (Une histoire d'île - 1)

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La tempête des gazelles (trad. du turc par Alfred Depeyrat : 2010) (Une histoire d'île - 2)

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Orhan Pamuk

romancier  & essayiste né en 1952 à Istanbul

Prix Nobel de Littérature en 2006

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Cevdet Bey ve Oğulları, roman, İstanbul, Can Yayınları, 1982

Cevdet bey et ses fils (non encore trad. en français)

*

Sessiz Ev, roman, İstanbul, Can Yayınları, 1983 (non encore trad. en français)

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Beyaz Kale, roman, roman, İstanbul, Can Yayınları, 1985

La Maison du silence [1988], trad. du turc par Münevver Andaç

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Kara Kitap, roman, İstanbul, Can Yayınları, 1990 

Le Livre noir [1995], trad. du turc par Münevver Andaç

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Gizli Yüz, scénario, İstanbul, Can Yayınları, 1992

Le Château blanc [1996], trad. du turc par Münevver Andaç

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Yeni Hayat, roman, İstanbul, İletişim Yayınları, 1994

La Vie nouvelle [1999], trad. du turc par Münevver Andaç

(Mince, quelle déception ! Evidente faiblesse de ce récit qui démarre comme une quête métaphysique "à la manière" des superbes et lumineuses nouvelles de Jorge Luis Borges... La maîtrise faisait à l'évidence défaut au futur "Prix Nobel de Littérature de 2006" (justement couronné pour le quasi parfait Neige - le voyage en autocar "d'où l'on ne reviendra sans doute pas - roman fascinant dont La vie nouvelle constitue peut-être un lointain et besogneux brouillon... Personnages mal construits, imprécis, avec lesquels on s'ennuie vite... Existentialisme presque infantile et situations improbables... L'histoire insistante d'un "Livre lumineux" donnant accès à un Autre Monde ( ... La Mort ? Les Limbes ? La vraie vie ?)  évoquera - pour ceux qui la connaissent - la merveilleuse nouvelle fantastique Le Livre de Bruno Schulz... mais toute la magie de Schulz et la brièveté de ses enchantements en moins, sans parler de la récurrence insistante (et non-poétique) des mots "vie nouvelle", fantômes" et du bric-à-brac des mots, objets, situations, gares routières, morts et cars accidentés enchevêtrés ! Il ne s'en dégage pas grand chose à l'exception du sentiment d'un joli ratage assez prétentieux.. et bien entendu mille lieues en-deça des promesses de son titre ! Ceci dit, je mets au défi Orhan Pamuk de relire intégralement son oeuvre de 1994 sans - euh ... - s'emm... copieusement et sans prendre conscience de ses (banaux, multiples) "gros défauts" stylistiques... Faut-il ici un argument sans contrepartie ? Et bien, il me semble qu'Osman, Djanan et Mehmet "n'existent" toujours pas lorsqu'on est parvenu - comme moi, péniblement - page 104 de la lecture du roman ! Et que l'on doit passer tout le livre - les 444 pages de l'édition "folio"- avec eux !!! Aïe, aïe, aïe, et 2 ans pour l'élaborer et l'écrire ("1992-1994"), on imagine dès lors aisément quelles souffrances furent endurées... )

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Benim Adım Kırmızı, roman, İstanbul, İletişim Yayınları, 1998

Mon nom est Rouge [2001], trad. du turc par Gilles Authier

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Öteki Renkler, yazılarından ve söyleşilerinden seçmeler, 1999

D'autres couleurs [2009], 76 essais, discours ou récits, trad. du turc par Valérie Gay-Aksoy

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Kar, roman, İstanbul, İletişim Yayınları, 2002

Neige [2005], trad. du turc par Jean-François Pérouse

(Voici un pur chef d'oeuvre qui agrandit pour longtemps les mystères de la Littérature (et pas au sens habituellement usurpé de ce mot... ) : on est immédiatement happé par l'intrigue, les personnages, le mystère de la neige qui tombe au ralenti - comme dans la scène finale de Les Climats de Nuri Bilge Ceylan, cette ville fantômatiques où les jeunes filles se suicident - une véritable épidémie... Ceylan a d'ailleurs a déjà pensé à adapter Neige ! Sans doute pas un hasard et tant mieux... )

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İstanbul: Hatıralar ve Şehir, essai, İstanbul, Yapı Kredi Yayınları (YKY), 2003

Istanbul, souvenirs d'une ville [2007], trad. du turc par Jean-François Pérouse, Savas Demirel et Valérie Gay-Aksoy

(Merveilleux récit qui mêle l'histoire d'une vie - celle de l'auteur - et celle d'une ville aujourd'hui tentaculaire... Tout y devient fascinant, avec l'entrelac des photos du grand Ara Güler (L'Istanbul "d'avant") et les "clichés de famille" de l'auteur : pudeur, célébration des "Grands - et petits - Mystères d'Istanbul" et de toute la Littérature, en fait ! Tout y est vivant, intéressant, "universel"...  Quel livre ! Sans doute ce "Livre lumineux" dont l'existence fut involontairement prophétisée par l'auteur - notamment dans La vie nouvelle... ce roman "brouillonnant" de 1994, que je me suis permis ici de "démolir", sans crier gare (routière) !) 

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Masumiyet Müzesi, roman, İstanbul, İletişim Yayınları, 2008

Le Musée de l'innocence [2011], trad. du turc par Valérie Gay-Aksoy

(Une oeuvre magnifique et véritablement universelle, tout emplie de son esprit stendhalien... (L'envol de l'inattendu y éclatant à chaque page !). Belle économie de moyens et force étonnante des personnages qu'on pourrait qualifier de "banaux"... Une des mes - belles - lectures "en cours" ! Personnages attachants car faussement "habituels", toujours riches de leur potentiel de changement, situations psychologiques complexes, imprévisibles et toujours crédibles : beaucoup de charme et de magie d'écriture...)

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Commentaires
A
Mon cher Dourvac'h,<br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour ta réponse !<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai encore de quoi faire avec la liste que tu m'as dressée *rires* :) .<br /> <br /> <br /> <br /> Bizarrement, "Dead Man" ne m'a jamais tentée car à vue d’œil, ça me semblait hum... comment dire, "expérimental". Bref, je ne sais pas comment décrire le pré-jugé que m'avait laissé ce film, à en voir quelques extraits ou images, mais tu m'as persuadée de le voir, en même temps que le nouveau film de Jarmush me tente vraiment beaucoup. C'est ce dernier point d'ailleurs qui m'a donné aussi l'occasion de lire des articles sur lui, ce qui a renforcé ma persuasion que oui, des fois, faut savoir mettre ses a priori au placard :) !<br /> <br /> <br /> <br /> Je n'ai jamais vu R. Mitchum dans un autre film que "La Fille de Ryan", dans lequel il est excellent. J'avais lu d'ailleurs que ce rôle ne lui ressemblait pas du tout ! Le personnage de Charles Shaughnessy qu'il incarne est en effet un Charles Bovary à l'irlandaise, qui aime sa femme et est prêt à tout pour la sauver, bien qu'elle, elle ne l'aime plus, le méprise, et qu'il le sache parfaitement.<br /> <br /> <br /> <br /> David Lean craignait même Mitchum et son fort tempérament, Lean était en effet assez réservé sinon prude apparemment, là où Mitchum rentrait dans le tas. Ces incompatibilités entre les deux n'avaient d'ailleurs pas rendu les choses faciles sur le tournage... <br /> <br /> <br /> <br /> Pour en venir à J. Depp, je trouve que c'est un bon acteur, mais le problème c'est justement qu'il est omniprésent (un peu comme notre Kad Merad national -_-" ). Or, à force de trop voir un acteur partout et tout le temps, à l'affiche de tous les gros films à succès et à sous-sous qui sortent, on finit par ne plus voir que l'acteur lui-même, on ne voit pas le personnage qu'il incarne... Il devient, comme tu l'as écrit, transparent.<br /> <br /> <br /> <br /> J'avais justement cette crainte pour le personnage du Chapelier Fou, car c'est pour moi un personnage de littérature fascinant et j'avais peur que Depp ne le bâcle, qu'on voie Depp à la place du Chapelier dans le film. Finalement, j'ai trouvé son interprétation bonne, j'avais été agréablement surprise même si Depp n'a pas le visage du Chapelier, ni même son corps...<br /> <br /> <br /> <br /> Ironie du sort, Depp a joué un personnage devant composer avec un Indien dans "Dead Man"... et des années plus tard, c'est lui qui se retrouve dans la peau de l'Indien, à faire duo avec le "Lone Ranger" de Gore Verbinski !<br /> <br /> Encore plus fort, il est justement très bavard et exubérant dans son rôle de Tonto, là où Armie Hammer qui joue le ranger solitaire, est réservé. Enfin si ma mémoire est bonne...<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai toute une palanquée de DVD à regarder, arrivés fraîchement d'Amazon et de la Fnac (dont "Les Duellistes"), donc je me réserve les Bergman pour plus tard ! Merci encore à toi !<br /> <br /> <br /> <br /> Et pour finir, je ne te dirai qu'une chose : dès que tu as l'occasion d'acheter tous les films que je t'ai cités, fais-le ! Tu ne seras pas déçu, je pense que nos goûts s'y rejoindront aisément. Tu verras d'ailleurs que le point commun entre tous ces films, c'est la Femme, le Féminin, ainsi qu'une photographie et une qualité d'image exceptionnels... Je pourrais aussi rajouter le film "Angel" de François Ozon, sorti en 2007, dans ma liste, quoique celui-ci n'égale pas, dans mon souvenir, tous les précédents que je t'ai cités.<br /> <br /> <br /> <br /> Bon visionnages, l'Ami :) !<br /> <br /> <br /> <br /> À bientôt et Amitiés !
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M
Juste un petit passage pour te remercier encore une fois de m'avoir guidé vers cet Ecrivain. "Istanbul, souvenirs d'une ville" est sublime. Cette chronique d'une ville qui n'existe plus vraiment mais qui vit encore si profondément en lui m'a émue intensément.J'ai le désir de respirer les effluves et les contours de cette ville... Es-tu déjà allé à Istanbul? Comme je te l'ai dit je pense aussi à Venise....<br /> <br /> (Je vais me hâter de retourner à la médiathèque pour découvrir les autres ouvrages).
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R
Chère Aurélia, merci encore ! Et sans plus tarder, pour toi, ces quelques références :<br /> <br /> <br /> <br /> "Dead Man" de Jim Jarmush (1995), qui est un film réellement envoûtant - et poétique, assez unique d'ailleurs dans la carrière de ce réalisateur : la musique originale de Neil Young y est certainement AUSSI pour quelque chose, ainsi que le noir-et-blanc contrasté magnifique (image signée Robby Müller, le chef op' des premiers - et meilleurs - films de Wim Wenders)... Tu y reverras même Robert Mitchum (que tu connais sans doute depuis "La Nuit du Chasseur" de Charles Laughton) dans l'un de ses derniers rôles. Et bien que je ne sois pas fan de l'acteur Johnny Depp que je juge "du genre plutôt transparent" (avec un gros ras-la-casquette de ses foutus "Pirates caraïbesques" !!!), je l'y ai trouvé étonnamment SOBRE, à dix-mille lieues des grimaces hystériques du Chapelier Fou d' "Alice" de Tim Burton... Il faut dire qu'il joue ici le rôle du mutique William Blake, face à un Indien plutôt bavard, à la stature gigantesque : ce dernier surnommé "Nobody" (Personne) et joué par l'étonnant Gary Farmer...<br /> <br /> <br /> <br /> Mes quatre films préférés d'Ingmar Bergman (années cinquante, noir-et-blanc contrasté, ambiances et lumières magiques) sont, ex-aequo :<br /> <br /> <br /> <br /> " La Nuit des forains "<br /> <br /> " Monika "<br /> <br /> " Le Visage "<br /> <br /> " Le septième Sceau "<br /> <br /> <br /> <br /> J'avoue que je ne me lasse pas de les revoir... (tout comme le mythique "Dead Man" de Jarmush). Tu me diras ?<br /> <br /> <br /> <br /> Et ,arghhhhhh, tu vois, tu me surestimes car je ne connais PAS ENCORE... ni "Le Violon Rouge", ni "Beignets de Tomates Vertes", ni "La Couleur Pourpre" de Steven Spielberg, ni "Les Dames de Cornouailles", ni "The Magdalene Sisters", ni même "La Fille de Ryan" de David Lean... et même pas la saga "Elizabeth" de Shekhar Kapur ! Tu vois que tu m'orientes, toi aussi, vers PLEIN de pistes artistiques nouvelles... <br /> <br /> <br /> <br /> Bises & Amitié à toi !
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A
Ô combien tu as raison, cher Dourvac'h, sur les piaillements orgueilleux du p'tit con Amadeus ! Ce film est très beau, mais le personnage... pfff franchement, j'ai soutenu Salieri pendant tout le long, moi. Il se fait voler la vedette sans aucune éthique ni aucun fair play de la part de ce prodige mal élevé, et il faudrait encore le diaboliser quand il fait tout pour reprendre la place qui lui revient de droit, celle que lui vole l'Amadeus ! 'Fin, je suis peut-être pas objective, moi j'ai toujours soutenu les "faux méchants", ceux que la bien-pensance et la psyché collective populaire font passer pour de vrais salauds... <br /> <br /> <br /> <br /> Tu sais quoi ? Si tu veux passer un vrai moment de grâce devant ta télé, achète le film "Le Violon Rouge" (sublimissime !). Et pis "Beignets de Tomates Vertes" aussi (avec le roman original). Et pis "La Couleur Pourpre". Et pis "Les Dames de Cornouailles". "The Magdalene Sisters" aussi, "La Fille de Ryan", la saga "Elizabeth" de Shekhar Kapur, et sans rire y'en a tant d'autres que je ne peux pas tous te les citer ! En plus, tu les auras peut-être tous déjà vus :) .<br /> <br /> <br /> <br /> Je n'ai jamais vu un seul film de Jim Jarmusch, mais "Only Lovers Left Alive" qui est sorti sur les écrans me fait fort envie.<br /> <br /> <br /> <br /> Enfin, j'en profite pour te reposer une question que je t'avais posée déjà par mail : quels films de Ingmar Bergman me conseillerais-tu ? Merci !<br /> <br /> <br /> <br /> Je file, car j'ai fort à faire : semaine et soirée très chargées en perspective. J'ai bien lu ton mail et ton dézinguage en règle de MH :) .<br /> <br /> <br /> <br /> Moi de toute façon, le situationnisme belge, je suis contre ;) .
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G
Punaise... j'avais écrit un commentaire, il a disparu...<br /> <br /> Je résume : BRAVO et MERCI pour ce magnifique article, sur lequel je reviendrai pour mes prochains achats de livres et films.
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