Caspar David Friedrich / Du christiannisme aux sources d'un Autre Monde ?

Moench am Meer

(Moine au bord de la mer)

*

1810 : Caspar David Friedrich a 36 ans.

Il expose pour la première fois deux oeuvres à l'Académie de Berlin...

Abtei im Eichwald

(L'abbaye dans une forêt de chênes)

*

Leur succès est tel que le roi Friedrich-Wilhelm

(Frédéric-Guillaume III de Prusse),

alors âgé de 40 ans, les lui achète...

Comments

[Esis]

Bonjour,

Je pourrais en dire long sur Friedrich tellement ses peintures m'inspirent et me transportent. C'est vraiment mon peintre préféré. Quel artiste !
"L'abbaye dans la forêt" est le tableau que je préfère.

[laurence]

Moi je vois dans ces tableaux...Un repos... une méditation... Je me sens bien dans ce genre de tableaux.. Je m'y retrouve ....J'aime beaucoup ces deux tableaux....

[prune]

Cher Dourvac'h,

Comme l'ont déjà dit Corinne et Marie, ces deux toile de Friedrich témoignent avec puissance d'une grande soif de spiritualité.
Au premier regard, elles apparaissent plutôt différentes l'une de l'autre, aussi bien par leurs couleurs que par leur apparente structure interne. La première, aux "plages" quasi monochromes, semble plus calme, plus paisible que le second dont les "graphismes" torturés s'errigent au second plan).
Mais en les regardant mieux, je m'apperçois qu'une structure générale pratiquement identique les apparente l'un à l'autre, transcendant ainsi ces différences visibles au premier regard :

Je suis en effet frappée par la ligne d'horizon qui, à chaque fois très basse, laisse peu de place au territoire terrestre, pour acceuillir une imposante voûte céleste.
Ce ciel est-il ici le symbole d'une libération ?
D'une respiration possible ?
Est-il une trouée lumineuse aspirante ?
Ou au contraire un poids accablant l'humanité ?

Peut-être est-il les deux à la fois ? ...

La ligne d'horizon se situe toujours à la hauteur des yeux du spectateur. Ici très basse, elle nous incite à l'Humilité face à cette immensité céleste d'où émerge la lumière.

D'autre part, sur chacun des tableaux, la terre est plongée dans l'ombre. Pour accéder à la lumière, il semble qu'il faille franchir une sorte de SAS (obscur dans la représentation picturale):
"la mer", tout comme "la forêt de chênes", offrent (ou imposent) leur épaisseur noire, laissant le moine, tout comme l'abbaye et ses fidèles à la lisière, à la frontière, sur le bord...

Ce SAS, est-il un obstacle infranchissable ?
Une zone initiatique à traverser ?
Le symbole de tous les maux dont il faut se libérer pour accéder à la lumière ?
Celui d'une fatalité qui pèse sur la condition humaine ?

Pour ma part j'y vois une invitation à la monochromie appaisée, accessible après un long et (parfois) turbulent "travail de vie".

Bien amicalement,

Prune

[grillon]

Merci beaucoup , Dourwac'h, pour cette évocation de Friedrich, que j'aime tant ! Il s'inscrit bien, en effet, dans un regard féérique.

Je peux indiquer un site pratique qui donne sur sept pages, un récapitulatif assez complet de ses oeuvres, si cela peut aider :

http://www.artrenewal.org/asp/database/art.asp?aid=179&page=1

" Aurore et crépuscule " dans un même tableau, est ce possible ? Friedrich a peint de nombreux crépuscules, et de nombreuses aurores, on les voit dans l'art renewal center, cliquer sur les images pour les agrandir.

[marie]

Deux tableaux symboles de la quête spirituelle, des dimensions les plus profondes et les plus élevées de notre être...Notre Anima en recherche perpétuelle... Le premier tableau me parle plus, mon regard s'enfonce dans ce bleu et s'y perd à l'infini.
Bises. Marie.