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Regards Féériques, Forêt de Fées & Rêves

11 juillet 2010

Ondine ou La rencontre des Naïades... (1)

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M'avançant pieds nus

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dans l'ombre d'écorces

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et de feuilles

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sous la caresse du ciel...

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... du soleil...

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Beau sentier émeraude,

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aux pavages de lumière

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aux détours sans raison...

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... que ferais-je sans toi ?

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Territoires du silence...

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... entrelacs du silence...

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... long estuaire de silence...

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Embouchure de lumière,

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Océan des feuilles...

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.... qui vins à ma rencontre...

*

DOURVAC'H

Alzen (Ariège)

6 juillet 2010

*

( ... tissée à Notre grand métier d'eaux mêlées,

l'aventure se poursuit ci-après... )

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11 juillet 2010

Ondine ou La rencontre des Naïades... (2)

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S'approcher...

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...s'approcher encore...

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... éclaircir Vos murs de fougères...

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... mieux Vous discerner...

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... Vous êtes là...

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Vos belles figures...

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... vos longues chevelures...

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... disparues en contrebas...

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Remonter le fil des heures...

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... voir se tresser sans fin Vos soieries d'eau...

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... pouvoir broder...

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... entremêler avec Vous...

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... sans fin...

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... inlassablement...

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... tous Vos fils de lumière...

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...

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...

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...

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...

*

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*

Photographies :

DOURVAC'H

Cascade à Alzen, (Ariège)

6 juillet 2010

*

... aussi, le chapitre XIII de Notre

PanGea

vous attend à l'article juste dessous !!!

11 juillet 2010

PanGea /XIII

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XIII

Les enfants sont endormis, tous...

Je suis seul éveillé.

Cette nuit, c’était…

... tellement… tellement vaste !

Si je pouvais te faire vivre mon rêve, petite Xi ! 

Il la regarde : comme son petit masque est tranquille dans le sommeil !

Avec une brindille, il chatouille sa joue.

La courte main de la fillette sort du grand manteau pour chasser l’insecte. Xi-Jîn ouvre grand ses yeux… (Tes si grands yeux cernés d’ombre…) ; le regarde par-dessus le feu qui mouronne…

-

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Xi…

Elle aime les reflets de brique mauve du feu sur son visage…

Tu t’étonnes tant de me voir ?

Tu t’étonnes d’être en vie, peut-être ? Oui, que nous soyons tous en vie, simplement… aussi  ta mère, toujours attachée à ce corps…

Où sont ton père et ton frère ?

- Chân, regarde !

Il sait ce que la fillette découvre… Les branches de l’arbre sont arrivées face à la grotte, dans la lumière du matin. Contre l’épaule, ce contact piquant et soyeux.

Il se retourne paisiblement.

Les branches sont pâles et luisantes ; presque bleues.

-

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Les branches du sapin sacré sont un trône où reposent les nuages.

Il revient au petit masque d’argile : les yeux de la fillette brûlent d’une terreur sacrée ; les paupières nacrées aux longs cils tremblent comme si le vent les agitait – ce moment d’ailes de papillon où l’on s’évadera de soi…

Soudain il sait…

Il leur faut quitter ce refuge.

Ce lieu n’est pas sûr.

Quitter ces hauteurs, ces nuages ; emporter une part des vivres, une brassée de branchages secs (Xi-Jîn, Shou-Lîen, Hsiao et lui s’en chargeront le dos, les épaules et le plat de la tête ; les deux petites suivront ; la mère sera un fardeau… )

-

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Il se penche tout au bord du vide.

Ses pieds tremblent…

-

Le socle de la montagne est si loin.

L’arbre aussi haut que trois grands arbres…

Ses mille scintillements

-

Là n’est pas l’émergence…

Cette voix comme un bruissement d’ailes contre son esprit : l’homme de la colonne de poussière parle toujours mais on ne sait d’où.

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( ... à suivre... )

(C'est pour dimanche 25 juillet !)

*

Textes et photographies :

DOURVAC'H

(1) Isla de El Hierro (Canarias), novembre 2009

(2) & (3) Crépuscule à Viviès, Ariège, hiver 2009-2010

(4) San Feliu, Llo (Cerdagne française) : le gouffre (Gorges du Segre)

(5) Crépuscule à Viviès, Ariège, hiver 2009-2010

4 juillet 2010

Petit intermède savoyard

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Jeune femme portant coiffe et châle de fête : Bessans, vallée de la Maurienne

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Jeune fille portant frontière et châle de velours brodé : Tarentaise

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Couple savoyard, XVIIIème siècle

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Scoffia - coiffe des jeunes filles : Bessans, vallée de la Maurienne

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Jeune fille en coiffe brodée : Bessans, Maurienne

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Jeune fille de Saint-Colomban

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Ces merveilleuses photographies (et beaucoup d'autres)

et toute la genèse de ces vêtements

vous attendent dans le merveilleux ouvrage réalisé par

Fabian et Anne DA COSTA

Costumes traditionnels de Savoie

éd. Taillanderie, 2000, 64 pages, prix de vente : 7,47 euros

*

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Châle de mer à franges blanches, Roses (Catalunya)

photographie : Dourvac'h

*

( ... et PanGea vous reviendra bien... dimanche 11 juillet !!! )

27 juin 2010

Dans le soir et la compagnie des Fées...

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Un soir parmi d'autres soirs...

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... rêveurs...

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... indécis...

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... sans limites...

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... où luit l'enseigne de
La Compagnie des Fées

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... et son petit Catalogue...

avec tous nos livres disponibles à ce jour
ou en projet d'édition ou ré-édition :


*

chapitre7

Au Jardin

*
La petite fille marcha silencieusement vers le fond du jardin.
Elle y trouva un crapaud, dans l'ombre des piquets de tomates.
" Bonjour. Je suis la fée Cassiopée. En quoi veux-tu que je te transforme ? "
Derrière elle, un bruit de pas.
Elle sentit une main d'enfant qui la tirait par la manche.
" Bonjour Cassiopée... Je suis la sorcière Cabossée.
En quoi voudrais-tu être transformée ? En crapaude, peut-être... ? "

Carine et Damien...
Deux enfants qui s'apprivoisent.
Elle et moi.
Lui et moi.
Nous...
Bizarre, tout de même, qu'on ne voit jamais personne !
Tout a dû commencer dans ce jardin...

*
Récit fantastique par Dourvac'h,
avec
23 illustrations d' ISALY
(ré-édition, 2008, tirage 50 ex.)
5 exemplaires disponibles
(Prix de fabrication par ex. : 13,50 euros + 2,50 euros frais d'envoi)

*

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Fées, Rêves et Glaces

*
Longtemps il avait cherché la compagnie des fées
- les traquant dans les soirs d'été.

Les fées... n'y a -t-il pas lieu de les attendre
à l'orée des grands bois, dans le rêve des soirs d'été ?

*
Quel pays étrange par cette fenêtre blanche !
Je dis blanche, mais il y a parfois un bleu rêveur, un mauve lointain...

Un expert au tribunal d'Aurillac se perdra
dans les neiges en poursuivant l'une d'Elles...
Fée d'hiver retrouvée dans la poussière d'archives, année 1912

*

C'est à minuit que les fées sortent du miroir.
L'heure où des choses reniflent seules dans le noir.
Par exemple près de mon lit.

Chaque nuit, la petite Malika voit paraître une belle Dame
dans le grand miroir de sa chambre...
à moins que Rabah, son grand frère, n'y soit pour quelque chose ?
Ne prétend-il pas tirer toutes les ficelles de l'histoire ?

*

La Compagnie des Fées
Train sous la neige
Petites Fées du Miroir

Trois récits fantastiques par Dourvac'h
(1ère édition, 2008, tirage 50 ex.) :
10 exemplaires disponibles

(Prix de fabrication par ex. : 10 euros + 2,50 euros frais d'envoi)

*

photo4ecouverture


L'été et les ombres

*
Comme la vie était douce à Saint-Cernin !
Mon frère venait de se marier.
Sa chérie s'appelait Rosemarie.

Chris et Val... en Outremonde...
Deux amoureux pris dans la lumière d'en-haut des branches...
Tristan et Yseult en leur piémont pyrénéen...
Odeurs de peau et de rivière...

*

Récit par Dourvac'h
(
1ère éd. 2009, tirage 30 ex.)
Il n'y a plus d'exemplaire disponible !
Projet de réédition pour juin 2011
(Prix de fabrication par ex. : 11 euros + 2,50 euros frais d'envoi)

*

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PanGea

*
Xi-Jîn s'éveilla la première.

Pieds nus, elle courut aussitôt vers la petite fenêtre carrée ;
regardant comme chaque matin l'alignement des murs jaunes d'en face,
détaillant une maison puis une autre
- chacune percée des mêmes carrés obscurs, minuscules.

Elle sentit le froid d'en face.

Xi-Jîn, Chân... tous les leurs... les Nôtres...
Aussi cet homme étrange et sa compagne des ombres...
Mais jusqu'où finira Notre Terre ?

*

Récit fantastique par Dourvac'h
Projet d'édition pour décembre 2010
:tirage, selon vos demandes, de 20 à 50 exemplaires
(Prix prévisible de fabrication par ex. : 12 euros + 2,50 euros frais d'envoi)

*

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Grand Large

*
Regarder la mer empêche de mourir.

Je l'ai ressenti la première fois ce printemps dernier.
J'ai regardé l'heure à ma montre :
des puits de lumière dansaient à la crête des vagues.
J'ai dû fermer les yeux un moment...
A qui confier pareils secrets ?

Non, pas facile d'être un peintre raté...
... ni d'élever Clara, d'ailleurs !

*

Récit par Dourvac'h
Projet d'édition pour juin 2011
tirage, selon vos demandes, de 20 à 50 exemplaires
(Prix prévisible de fabrication par ex. : 11 euros + 2,50 euros frais d'envoi)

*
contact :

dourvac_h@live.fr


*

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Le Bulletin des Amis de Ramuz
vient d'étrenner les premiers pas de son site internet...

"Derborence"... "Le Cirque"... tous les chefs d'oeuvre ré-éédités
de notre grand écrivain-poète, suisse-vaudois et universel...

Il ya même un petit article de présentation pour
"Au Jardin" et "Fées, Rêves et Glaces"...
et la possibilité d'y laisser tous vos commentaires, bien sûr !

Merci à Liliane Jouannet, notre vice-présidente
et à Jean-Louis Pierre, notre président !

http://bulletindesamisramuz.blogspot.com

*

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... enfin, si le coeur vous en dit,
suivez jusqu'au 30 juin les pas de
Julien Gracq
dans notre échappée belle sur...

Le fleuve Littérature

*
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... et le regard de
Sarah

peint par Barbara
vous attend toujours...
... trois articles en-dessous !

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... et à ce dimanche 27 juin
(passées vesprées)
... pour vivre ensemble la suite de notre...

PanGea

*

Texte, illustrations & photographies

(sauf  pour 7 et 15) :

DOURVAC'H

(1) (2) (3) (4) (5) Fééries du soir autour du château de Gargas à  Viviès (Ariège), 24 juin 2010

(6)  La Compagnie des Fées : petite bibliothèque provisoire, Viviès, mai 2010

(7) Carine et Damien, illustration d' ISALY pour l'édition du livre "Au Jardin", 2007- 2008

(8) Rencontre au crépuscule (détail), illustration pour "Fées, Rêves et Glaces", 2008

(9) Le Douctouyre à Vira (Ariège), illustration pour "L'été et les ombres", 2009

(10) Xi-Jîn dans l'eau de la jarre, illustration pour "PanGea", 2002

(11) Côte rocheuse au nord de Roses (Catalunya),avril 2010

(12) Plage de sable et Eucalyptus à Roses (Catalunya),avril 2010

(13) Combe au printemps près d'Alzen (Ariège),avril 2010

(14) Roses-soeurs à Viviès, 14 juin 2010

(15) Sarah brodeuse (détail), oeuvre de BARBARA DELAPLACE, huile sur toile, mai 2010

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27 juin 2010

PanGea /XI & XII

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XI

Il y a ici la bonne chaleur du feu.

Les peintures merveilleuses aux parois.

L'à-pic et la nuit glacée derrière le dos de Chân.

La chaleur entre eux tous.

La poitrine de la mère se soulève face aux flammes.

Tous font cercle, accroupis dans la grotte, visages rougis par le feu.

Le feu est ce grand diable roux, qui craque et danse devant eux.

Il y a la hauteur de trois grands arbres entre le pied de la montagne et eux. 

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Xi-Jîn s’évade… pense à l’échelle de lumière : c’est une corde, une petite corde. On dirait qu’elle pousse depuis la plante de nos pieds et nous pousse de là jusqu’au ciel… Il suffit de lui demander… Ils ont pu émerger ici grâce à elle. C’est un lien qui vous emmène là où lui le souhaite…

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Il y a des empilements de buissons secs, sept grandes jarres emplies d’eau, un petite montagne de figues sèches ; la chaleur du feu monte sous la voûte blanche…

  Xi-Jîn regarde les cloques d’en haut de sa main ; l’endroit où elle s’est brûlée en aidant l’une des petites à se relever puis se laver. Elle humecte puis essuie d’un doigt les lèvres râpeuses de sa mère, couvertes de copeaux de peau blanche.

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  Ils ont beaucoup mangé et bu, jusqu’à en avoir mal au ventre. Alors, premiers à quitter la clarté, elle puis Chân se sont éloignés au long d’un boyau qui serpente dans le noir humide. Tout au bout, on voit une fente de nuit plus claire entre l’obscurité de deux roches. On s’accroupit par-dessus. On sent un souffle glacé qui vient de très bas et très loin. Le froid vous passe sur le ventre ; on se retient à la pierre humide ; on essaye de ne pas avoir peur.

«  Il y a ici tout ce que nous souhaitons… » : Chân leur a dit juste ce qu’ils avaient besoin d’entendre…

  Chân dit que c’est un grand sorcier.

   C’est à cause de l’homme aux yeux fendus qu’il sont ici. L’homme a disparu. L’échelle avec lui. La grotte face au vide de la nuit… la paroi nue de la montagne… Comment redescendre ?

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Les démons sont restés derrière les murs de la montagne – à l’extérieur du long serpent d’ombre.

  Xi-Jîn a conduit les trois petites qui ne voulaient pas se lâcher la main, puis Hsiao qui refusait d’y aller seul… Il y avait le rougeoiement du tison qu’elle avançait au-dessus d’eux – au devant d’elle, comme une épée de lumière… Chân a sûrement bien chanté : les démons ne sont pas venus à eux…

Mère n’a pu avaler qu’un petit peu d’eau – eau et figue écrasée dans le creux de la main.

Chân en est revenu, à son tour. Il continue en ce moment ses menaces ou ses remerciements aux démons, tout en nourrissant l’être-feu pour eux seuls…

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  Chân continue de chanter dans sa langue inconnue, toujours accroupi, se balançant d’avant en arrière… Il fixe le feu. Il y a aussi tant de taches sur le corps de sa mère et, depuis ce soir, un cercle noir autour de chaque œil.

  Shou-Lîen reste accrochée à son bras. Ses yeux ont des mouvements de papillon. Son pouce a disparu entre ses lèvres. Elle regarde les étincelles. Les petites se sont endormies comme des chats : en arrière du grand feu… Hsiao s’est enroulé contre le dos décharné de sa mère… 

Jetés sans cesse par les longues mains de Chân, les buissons brûlent très vite : leur odeur est si douce…

Chân parle la langue du feu.

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«  … nâo – tssi – huân – nâo… »

Rester éveillée… j’ai tellement… peur… envie… dormir…  

XII


Chân grimace.
   Sort la langue.
   Sa langue est longue comme la nuit.

Xi-Jîn tremble... Elle veut s’enfuir.
  Le fuir.

L’à-pic devant la caverne…

Elle veut fuir dans le boyau sombre.
  Elle comprend que Chân est devenu le boyau.
  Le dragon aux yeux de feu : celui qui vient de l’engloutir.
  Elle est en lui.
  Passée dans son intérieur.

Elle tombe jusqu’au fond ; ne peut se retenir aux parois lisses ; étouffe.
  Les parois se resserrent.
  Elle voudrait crier.
  Se souvient de l’issue.

Le petit courant d’air glacé vient à elle.
   Souffle sur ses yeux.

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La voilà sortie des entrailles du dragon-Chân.
  L’air est doux.
  Elle repose en équilibre sur la nuit.
  Comme elle s’y trouve bien !
  Si loin du sol.

Immobile au milieu de la nuit ; une corde est sortie de son pied.
  La nuit scintille.
  Elle se sent hissée.

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C’est un grand puits aux lumières…

Quelqu’un descend.
 
Ou bien elle qui monte ?
  Quelqu’un vient à elle.

Elle le reconnaît… Chân
  Elle a prononcé son nom…
  Il vient à sa hauteur.

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Tout son visage emplit l’espace.
  Elle reconnaît son nom à elle dans le mouvement des lèvres muettes.

  Elle parvient à faire bouger ses yeux… essayer de voir en-dessous d’eux…

Il y a cet espace magnifique ; tellement sombre.
  C’est le miroir aux étoiles.

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( ... à suivre... )

*

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... et pour bien vous remettre du rêve de Xi-Jîn,
(issu d'un des rêves de l'auteur)

" Dans le soir et la compagnie des Fées "
vous attend ci-dessus...

*

Texte & photographies :

DOURVAC'H

(1) (3) : Feu de cheminée à Viviès (Ariège), juin 2010
(2) Printemps au Cap de la Serre (Ariège), juin 2010
(4) (5) (6) Crépuscule sur la colline de Gargas à Viviès, juin 2010
(7) (8) Coquelicots à Viviès, juin 2010
(9) (10) (11) Ciel de printemps sur Viviès, juin 2010

(12) Château de Gargas au soir, juin 2010

20 juin 2010

PanGea /X

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X

 

  Ils sont dans l’ombre de la montagne ; réfugiés à son pied.
  Les enfants sont tous endormis – même Xi-Jîn ; Chân sent sa joue ronde palpiter contre son genou. Il vient de lui laisser son grand manteau et la petite Shou-Lîen s’y est enroulée dedans, elle aussi…

  Hsiao dort sur le lit de planches du fond de la charrette, tout contre sa mère – comme ses deux sœurs de l’autre côté, à l’abri des montants qui s’offrent en rempart contre le vent de glace.

  Autour des épaules de Chân, la paroi blanche de la falaise ; avant qu’ils ne s’arrêtent ici, il a reconnu là-haut l’œil de la caverne inaccessible… l’œil lui a fait signe… Il y a autour le froid de la pierre et du soir.

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   Peut-être y a-t-il de la nourriture cachée, là-haut ?
  Des parois de craie luisante… aussi leurs créatures de chair, de poils, de plumes, bien vivantes et visibles…

  Tiens, là-bas ! Dans le lit de la rivière sèche… au-dessus de ces énormes galets – comme des œufs gris et blancs… on dirait…

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  Quelque chose vient, qui fait briller l’air…
  L’air est devenu jaune et ce jaune vient vers nous ; suit notre chemin.
  Une colonne de poussière…


  Est-ce là le visage des démons de la montagne ?

  Il se retourne, joue contre la paroi glacée, voudrait passer au travers…

  Moi qui me croyais un homme, un grand sorcier : je tremble pour mes jours…avec cette pauvre troupe de gosses autour de moi… Comment pourraient-ils me protéger ? Cette mule, cette vieille charrette, cette femme qui se meurt, ses cinq enfants endormis…Tous continuent de dormir ou d’approcher leur mort…

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  Le tourbillon grandit ; monte seul le chemin qui les a mené ici.
  Il vient vers eux puisqu’ils sont ici. Parce qu’il les a vus.


  Chân doit être un homme.

  Je dois me lever... Le voici debout.

  Aussitôt, Xi-Jîn et sa sœur s’éveillent : la plus petite pleure… se frotte les yeux, à cause de la peur puis de la poussière.
  Chân reste les yeux plissés. Il se sent grand mais rien d’autre ; si faible devant les trop grandes forces de la montagne.

  Ils viennent pour moi. N’ai-je pas vaincu tous leurs Frères ?

  La colonne toute proche : c’est un puits de lumière… un animal gigantesque… qui les flaire puis s’écarte ; se cabre contre la falaise.


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  La poussière est partout : sur la mule qui râle, les petites qui sanglotent, la presque-morte…
  Poussière jaune qui cuit l’air comme farine
brûle les yeux.
  Il pense à un troupeau de buffles en fuite.
  Ses paupières se figent et deviennent pierre.
  Ses yeux repoussent au loin le lac des larmes.
  Tout son visage devient masque.

  Il a tourné son regard vers le ciel : un voile doré, là-haut…
  Il sait… il l’a vu là-haut.
  Est-il seul à le voir ?


  L’homme couleur de maïs au cœur du tourbillon…
  On dirait qu’il s’y tient assis.

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( ... à suivre... )

... pour ce dimanche 27 juin, à vesprées !

*

Merci à Vous, toutes et tous, pour votre confiance...
... et, pour vos demandes de publication, à :

Loetitia, Chris, Oursonne, Luce, MissLN, Acelita,
Crépusculine, Danièle, Souamie, Laure, Gazou, Sybilline...

(liste ouverte, actualisée ce 21 juin)

PanGea - le livre -
sera fin prêt en décembre
pour Vous, c'est promis !!!

*

Texte, illustrations & photographies :

DOURVAC'H

(1) Globules de Pissenlit, Couserans, avril 2010

(2) Grotte de la Cunha, Montagne de la Frau (Ariège), avril 2007

(3) (4) Fleurs de Pissenlit, Couserans, avril 2010

(5) Auvent de la Grotte de la Cunha, Montagne de la Frau (Ariège), avril 2007

(6) Fleurs, versant oriental de la montagne de la Frau (Ariège), avril 2007

13 juin 2010

PanGea /IX

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IX


  Il tenait la petite paysanne par la main. Il lui serrait la main très fort. Pourquoi s’était-il autant attaché à elle ?

  La charrette grinçait de temps en temps : il y avait dessus le poids léger de leur mère étendue, des trois petites sœurs et leur morveux de petit frère.

  Il y avait ces mille pierres du chemin qui n’arrachaient plus la moindre plainte à la mourante. Puis ce sentier trouvé dans les soulèvements de terre rouge.

  L’homme de la ruelle avait parlé d’un chemin pour eux semé d’éclairs.

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   C’est ainsi que les images arrivaient : surprendre le tronc blanc d’un arbre, une odeur de mangues pourrissantes, ce sentier qui luit sur la montagne d’en face…

  Ils allaient devoir marcher là-haut… Déjà la chaleur les accablait. Les petites reniflaient ou chassaient les mouches. Petit frère stupide jouait à vouloir accélérer les pas de la mule – la frappant d’une trop courte tige de bambou vert et cassant.

   Sûrement, Père et Grand frère se trouvaient encore de ce côté-ci du monde… S’ils étaient morts au loin, ils seraient venus aussitôt entourer Xi-Jîn et les siens, sous leur forme d’esprits incrédules – leurs petites voix bien reconnaissables dans cette nuée de mouches…

   Chân sent la petite main brûler dans la sienne.

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  « Comme j’ai envie que tu grandisses…Ces esprits serpents que j’ai su éveiller, qu’ils fassent couler nos années plus vite que le torrent… Xi-Jîn, nous serons un jour mari et femme, le veux-tu ? »

  Xi-Jîn n’entendit rien…
  Chân n’avait pas entrouvert la fleur de son esprit.

*

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  – Chân…
  – Et bien ?
  – Ma mère… que va-t-il lui arriver ?
  – …

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  Il ne répond pas. Il a de grands yeux sombres qui font frissonner. Des cheveux qui tombent sur le regard, comme une brassée de chaumes déplacés par le vent. Son visage fait penser à ces maisons obscures où brille une faible lumière.

  Elle voudrait se réfugier dans l’ombre de ses cheveux ; regarder la pluie sous la caresse de ses cils, blottie contre ses joues rêches.

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  Elle regarde le duvet noir par dessus la grande bouche qui s’ouvre :

  – Ta mère ne vivra plus longtemps sous cette forme… Ne la pleure pas ! On s’accroche toujours à sa forme ancienne… à quoi bon ?
   – Elle a mal, sûrement…
   – Si nous la retenons, elle souffrira toujours plus…

     Mais elle ne pense plus à sa mère – Chân vient de lui parler longuement par le souffle et les lèvres.
       Alors elle rapproche son visage du sien.

     – Qu’est-ce que tu fais, Xi-Jîn ?
     – C’est pour frotter ton nez au mien…
     – Comme tu veux… mais pense que je ne suis même pas ton frère…

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  Il se prête brièvement à son jeu ; pose ses mains sur ses épaules ; découvre sur sa tête six petits nouets de cheveux sombres :

  – Ces petits hommes que tu as sur la tête…
  – C’est eux qui me protègent : ils sont six…
  – Drôles de Gardiens… Ils t’ont laissée m’approcher…
  – Ils t’aiment bien…

  Elle rit de lui voir ce joli sourire – si vite éteint.

( ... à suivre... )

... pour ce dimanche 20 juin aux aurores !

*
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... et le regard de
Sarah

peint par Barbara
vous attend à l'article ci-dessous !

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Texte, illustrations & photographies

(sauf  pour 8) :

DOURVAC'H

(1), (2) , (3) Trois ouvertures en ciel, Viviès (Ariège), juin 2010

(4), (5) , (6) Nid de Grives musiciennes au Cerisier, Viviès, juin 2010

(7) Roses-soeurs à Viviès, 14 juin 2010

(8) Sarah brodeuse (détail), oeuvre de BARBARA DELAPLACE, huile sur toile, mai 2010

13 juin 2010

Le regard de Sarah...

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Quelque chose s'évade de tes yeux...

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... d'étrangement Vermeerien...

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...insaisissable et doux...

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Grâce enfantine en ton geste tendre...

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Ton oeuvre originale
et son extraordinaire présence...

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Transparences de jupons et songes de la lumière...

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Le monde-fée de Barbara existe bel et bien "en vrai"...

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Un regard d'artiste est une rose posée sur nos vies...

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Mille mercis émerveillés
pour la beauté de ton art, Barbara !!!

*

Sarah brodeuse

huile sur toile
(55 x 33 cm)

oeuvre de

Barbara Delaplace

(Revisitons toute ton oeuvre peinte en cliquant sur ton nom !!! )

*

... et notre PanGea...

(au grand chapitre IX)

reviendra bien pour Vous ce dimanche 13
... avant les douze coups de minuit...
presque comme promis !!!

... récit bien sombre, certes,
cheminant de ses obscurités
aux vertes lueurs océanes...

Dourvac'h

*

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photographies :
Dourvac'h

Détails et ensemble de l'original de Barbara Delaplace,  juin 2010
Sarah brodeuse accueillie à Viviès, 12 juin 2010
Roses-soeurs au Jardin de Viviès (Ariège),  juin 2010

7 juin 2010

PanGea /VII & VIII

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VII


  L’homme de la ruelle avait un teint de cuivre ; il se tenait depuis un moment immobile ; l’ombre de son manteau de laine semblait vouloir couvrir tout le mur.
  De quel Clan était-il ?

  Chân essaya de se glisser à l’intérieur de son être, par la lisière de ses yeux. Alors qu’il survolait les reliefs du visage immobiles, les yeux calmes le repoussèrent : il n’eut plus aucune prise sur la falaise immense du visage aux parois lisses et claires ; il en perdit l’équilibre ; se rétablit sous le surplomb du nez ; vit cette lumière blanche au-dessus du front : ce sommet-là où fourmillent les aigles…

  L’homme était de ceux dont la porte s’ouvre par en-haut de la tête.

  L’homme vint vers lui, comme pour lui demander son chemin. Il parla aussitôt dans sa langue de roche sèche, sans se soucier d’être compris ; lui laissant son esprit grand-ouvert : que l’adolescent lise clair son long sentier d’étoile et de nuages fuyants…

  Chân était devant ce ciel blanc.

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  – Je suis là pour elle...
  – Elle ?
  – L’enfant… Ecoute bien, frère ! Quand tes yeux ont commencé à danser près du soleil – là, face à moi, j’ai su qui tu étais… Tu viens de la Porte des brumes… Tes yeux savent voyager à l’intérieur des êtres… Aussi, tu n’es pas un de ces Deux-Cœurs : je n’aurai pas à me méfier de toi… Défie-toi juste de parler par ma langue ! Garde les mots de ton peuple et n’essaye plus jamais d’ouvrir mes lèvres !

  L’homme tendit ses yeux au ciel jaune, vers la ligne de faîte des maisons-forteresses sous l’écluse :

  – Nous formons le Cinquième monde, et ce monde finit ici. La petite le sait-elle ?

  Que voulait-il à Xi-Jîn ?

  – Ce que je veux ? Dis-le lui : je viendrai tous vous chercher à la prochaine migration…

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  Mais il cherche quelque chose dans la muraille ; remue entre ses mains ridées des boules de boue et de paille séchées…

  – … avant qu’il soit mis un terme à ce monde… Le temps que Taiowâ donne l’ordre, que la goutte des nuits de là-haut s’en vienne luire sur notre sol… Mon Clan, celui du Serpent, ressemble à l’hirondelle : il va et vient, fait un voyage et revient…

  Ses yeux parlent d’au milieu du ciel… fixes comme sont les yeux des morts.

  – Nous avons fait alliance… Sont venus Ceux de L’Ours… Ceux de la Flûte bleue… Des forces… Les forces des Autres nous manquent encore… comme du temps de Tuwâqachi… Quand le Quatrième monde s’est perdu… Il se rétractait jusqu’à son point final quand soudain, Masâw…

  Chân a peur pour Xi-Jîn ; peur de cet homme ; peur des paroles de cet homme…

  – Masâw n’a pas su nous protéger… C’est un mauvais Gardien !… un faux protecteur, un vantard, un menteur… mais il a su prendre possession de l’Île…

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  Que veux-t-il me montrer ? Je préfère ne pas voir…

  – Notre sentier est bien Tâwataho, le Serpent volant qui ne touche jamais le sol… Lève tes yeux, toi aussi !

  Au-dessus des toits, Chân le vit...

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VIII


  Xi-Jîn s’éveilla une nouvelle fois parmi ses sœurs.

Elle entendit geindre : sous ses couvertures grises, sa mère dépérissait – des taches noires fleurissaient sa peau. Elle ne mangeait plus rien et l’on ne savait plus dire quand elle dormait ou veillait.

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  De toute façon, il ne restait plus rien à manger à la maison ; la veille, leur père était parti avant le lever du jour, éveillant Grand frère Li : une longue journée avait passé à les attendre tous les deux, puis cette nuit où les étoiles s’agitaient en tous sens. Petit frère Hsiao était chargé de prendre soin de sa mère tout ce temps-là… aussi, de veiller sur ses sœurs…

  Hsiao avait raconté : comment il s’être levé avant le départ de Li…
  Li s’était rapproché de son frère, lèvres tout près de l’oreille…

  Père et lui partaient reprendre à la terre la moitié des patates douces qu’ils lui avaient confiées à la Lune passée…

  Mais peut-être Hsiao avait-il rêvé ? ... peut-être continué de dormir, partageant le profond sommeil de ses sœurs ...

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  Hsiao était encore plus petit que Xi-Jîn. Il avait un cordon de cheveux noirs qui le rendait arrogant ; s’imaginant mandarin lorsqu’il restait trop longtemps seul parmi elles toute fille demeurant son inférieure.

  Maintenant, il préférait dormir encore…

  Xi-Jîn vit l’homme du rêve à la fenêtre…
  Non, ça ne pouvait être lui… L’homme du rêve vit dans le rêve ; son grand manteau couleur de terre tendu sur les épaules ; sa peau de maïs desséché qui jaunit à l’automne…

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  Chân…
  C’était Chân derrière la fenêtre ! Elle ne l’avait jamais vu sourire et il lui souriait…

  Voici qu’elle s’approche, s’incline et joint les mains devant lui.

  Chân n’est pas cet inconnu.
  Chân ressemble si peu aux rêves.

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*

( ... à suivre... )

... à ce dimanche 13 juin, dès mâtines !

*

Texte & photographies :
DOURVAC'H

*

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Merci à Vous, toutes et tous pour votre confiance...

... et, pour vos demandes de publication :  

à Loetitia, Chris, Oursonne, Luce, MissLN, Acelita,
Crépusculine, Danièle, Souamie, Laure, Gazou...

(liste ouverte, actualisée ce 7 juin)

"PanGea"- le livre - sera pour Vous
... fin prêt en décembre, promis !!!

*

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... et à l'article ci-dessous, vous trouverez parmi quelques photos
une longue explication de notre démarche auto-éditoriale,
enrichie de vos beaux témoignages et contributions
...

*

... et toujours à l'enseigne de
La Compagnie des Fées

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Nos précédents livres restant disponibles à ce jour :
 
Au Jardin
(23 illustrations d' ISALY, 2008, tirage 50 ex.) : 5 exemplaires
(Prix de fabrication par ex. : 13,50 euros + 2,50 euros frais d'envoi)

Fées, Rêves et Glaces
(
2008, tirage 50 ex.) : 10 exemplaires
(Prix de fabrication par ex. : 10 euros + 2,50 euros frais d'envoi)

L'été et les ombres (éd. 2009, tirage 30 ex.) : 0 exemplaire (hélàs!)
(Prix de fabrication par ex. : 11 euros + 2,50 euros frais d'envoi)

*
contact :

dourvac_h@live.fr


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... enfin, si le coeur vous en dit,
suivez notre grande échappée belle sur...

Le fleuve Littérature

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