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Regards Féériques, Forêt de Fées & Rêves
15 novembre 2014

Le cinéma révélé de Katell Quillévéré

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Un poison violent (2010)

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Déjà, histoire si peu banale... 

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... aux cadrages parfaits, aux lumières poétiques...

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... au ton perpétuellement juste.

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Kroaz-hent délicat de ses quatorze ans...

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... entre prégnante religiosité catholique (familiale, bretonne) et bien naturel éveil des sens...

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Soif d'absolu, de toute façon...

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Force des silences et des non-dits : peut-être le plus magnifique dans l'oeuvre.

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Un poison violent :  est-ce l'existence ? le plus pur des amours ?

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Un scénario original (signé Katell Quillévéré & Mariette Désert), une mise en scène inspirée...

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Bravo, Katell !!

(Source photographie : Le Télégramme de Brest, 18 juillet 2010)

*

Synopsis :

Anna est une adolescente de 14 ans qui passe les vacances d'été chez sa mère dans la maison familiale de son grand-père dont elle est très proche et qui vit retiré en ermite malade au dernier étage de la maison. En pleines difficultés de l'adolescence, aggravées par la séparation de ses parents, elle vit une crise mystique difficile : allant aux enterrements, hésitant pour sa confirmation religieuse, questionnant un prêtre qui remplace son père absent. Son corps de jeune femme lui attire les regards de ses proches, soit par désir timide (un petit ami), soit par jalousie (sa mère, qui vit elle-même une difficile crise de la quarantaine), et l'agite sur ses sentiments et désirs.

Prix Jean-Vigo 2010

*

(Article en ligne : "Le Télégramme", 18 juillet 2010 -- pages "BREST")

Les pulsions sacrées de Katell Quillévéré

Katell Quillévéré était au cinéma Les Studios, vendredi soir, pour présenter «Un poison violent».

Les Studios ont fait salle comble, vendredi soir, lors de l'avant-première d'«Un poison violent» de Katell Quillévéré.

Rencontre avec une jeune réalisatrice qui vient de remporter le prix Jean-Vigo 2010 pour son premier long-métrage.

-- Pourquoi avoir choisi pour titre Un poison violent ?

" Déjà parce qu'il se réfère à la chanson de Gainsbourg [« Un poison violent, c'est ça l'amour », NDLR], qui désigne, sous cette formule, le sentiment amoureux. Dans mon film, je dirais plutôt que le poison violent, c'est la tension contradictoire qui habite tous les personnages : des pulsions qui les font se sentir vivants, mais qui les font également souffrir. "

-- Votre film explore, entre autres, les thèmes du passage à l'adolescence, de la religion catholique et des relations humaines. Serait-ce une oeuvre autobiographique ?

" Pas exactement, mais en partie. Il ya une citation de Truffaut que j'aime beaucoup et qui évoque bien cela : « Pour un cinéaste, un film est ce qu'il a vécu, ce qu'il a envie de vivre et ce qu'il a peur de vivre ». La question du catholicisme, je l'ai traversée. Je viens d'un milieu très croyant et je l'ai moi-même été, enfant. À 13 ans, j'ai perdu la foi, comme Anna, la protagoniste. Par contre, je n'ai pas grandi en Bretagne, ni évolué dans une famille comme celle qui est présentée dans le film. "

-- Avez-vous été inspirée par des cinéastes pour le scénario ou la mise en scène ?

" On a regardé pas mal de films de Bresson et Pialat avant le tournage, mais sans s'en inspirer directement. Je dirais que les couleurs et les plans nocturnes et d'intérieur (surtout en église) me rappellent le souffle baroque d'Argento. "

-- La musique est très importante dans votre film. Pourquoi avoir choisi une reprise de Creep, de Radiohead, comme chanson phare ?

" C'est une chanson magique! Je trouve qu'elle arrive à saisir quelque chose de l'essence des années adolescentes, le côté fragile et très douloureux. J'ai découvert la reprise de la chorale Scala, qui donnait une dimension presque sacrée au texte. Les thèmes conducteurs de mon film, l'amour et la religion catholique se rejoignent à travers cette interprétation. "

-- Avez-vous un autre projet sur le feu ?

" Je suis en pleine écriture d'un nouveau film, Suzanne. Mais je ne suis pas trop pressée, j'attends déjà les critiques de ce premier long-métrage. "

© Le Télégramme 

*

Interprêtes :

Clara Augarde (Anna)

Lio (Jeanne, mère d'Anna)

Stefano Cassetti (François, le prêtre)

Thierry Neuvic (Paul, père d'Anna)

Youen Leboulanger Gourvil (Pierre, l'amoureux d'Anna)

Michel Galabru (Jean, grand-père paternel d'Anna)

... et les lieux du tournage : Saint-Michel-de-Brasparts, calvaire et enclos paroissial de Notre-Dame-et-Saint-Tugen-de-Brasparts, ainsi qu'une brève échappée du père François et d'Anna vers la Chapelle Saint-Hervé (Ménez-Bré), Finistère.

*

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Suzanne (2013)

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Deux soeurs unies par la vie. Une mère absente, disparue...

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Ou vingt-cinq années d'existence familiale.

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Père routier, veuf qui dure : éduquant ses filles comme il peut...

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Film porté par une direction d'acteurs inspirés : tous émotionnellement unis - jamais laissés "en roue libre" ! (*)

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Force des regards, des silences...

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La marque intimiste (et universelle) de Katell Quillévéré.

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(Pas si loin du beau cinéma intimiste de James Gray, au fond !)

(*) Un prolifique scénario accidenté (à nouveau signé Katell Quillévéré & Mariette Désert), nous ayant semblé - en matière de crédibilité, et peut-être simplement par son happy ending un rien (celtiquement) entêté, s'inscrivant sereinement en "point d'orgue" de tant de malheurs - un tout petit cran en-deça du précédent... Mais de ma remarque pinailleuse (d'aborigène ariégeois mal dégrossi), je demande à l'avance pardon aux deux scénéraristes !

*

Interprêtes :

Sara Forestier (Suzanne)

Adèle Haenel (Maria)

François Damiens (Nicolas, le père)

Paul Hamy (Julien, le copain de Suzanne)

*

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(Un portrait de la réalisatrice-scénariste, née en 1980 à Abidjan)

Eh bé ! "Seulement" deux longs métrages à l'actif de Katell Quillévéré...

Et à l'évidence, une puissance créative hors modes !

*

NOTE IMPORTANTE : les deux films de Katell sont bien sûr

très facilement disponibles en DVD.

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Commentaires
B
Cher Dourvac'h,<br /> <br /> Quel bel article, qui donne véritablement envie de voir ces deux films. Je remarque qu'à chaque fois, tu apprécies les moments de non dits, et les silences, <br /> <br /> <br /> <br /> J'espère qu'un éditeur plus malin que les autres s'intéressera à ton livre. Je ne connais pas ce milieu, mais je le sens encore plus "fermé" que le monde de la peinture. Si tu n'as pas les clés (relations, sens du sujet qui fait vendre) tu n'y entres pas. Je te sens si amer, cela me chagrine. Comme dit Christiana, "la poésie, tout le monde s'en fout" et ta biographie de Franz K. est si proche de la poésie qu'elle doit leur faire peur.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est un dilemme, te plier aux règles de la littérature qui se vend, ou continuer à être toi même. Mais je sais que tu as déjà choisi.<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne soirée, et excuse moi d'être si peu présente ici. <br /> <br /> Bises<br /> <br /> Barbara
Répondre
C
Cher Dourvac'h, je comprends ton ras-le-bol pour promouvoir ton roman.<br /> <br /> Comme toi, je rame pour mon nouveau, pas encore publié...<br /> <br /> J'ai envoyé 21 tapuscrits, non pas que j'y croie mais je n'aurais pas la conscience tranquille et je ne m'accorderais pas le droit de critiquer les maisons d'édition si je n'avais pas tout essayé.<br /> <br /> Il est vrai que j'ai du temps, contrairement à toi...<br /> <br /> Sur les 21 envoyés, il y en a 10 belges; j'aurais aimé une maison belge mais nul n'est prophète en son pays...<br /> <br /> Sur les 21, 12 ne m'ont pas encore répondu.<br /> <br /> Pour Acte Sud, il faut minimum 4 mois donc, ne t'impatiente pas.<br /> <br /> Héloïse d'Ormesson aussi; elle vient de me répondre, hélas, elle ne publie plus de romans historiques mais elle m'a répondu très gentiment en analysant mon roman et me donnant son avis sur divers passages prouvant ainsi qu'elle l'a réellement lu, ce qui est rarement le cas et mérite d'être souligné.<br /> <br /> Peut-être que pour toi cela marchera même s'il y a aussi un petit côté historique chez ton Kafka...^<br /> <br /> J'ai reçu aussi 8 refus avec l'habituelle lettre pré-imprimée où il n'y a qu'à plus ajouter le nom et le titre pour envoyer balader le quidam.<br /> <br /> Pour Michel Chevalier, je ne suis plus aussi décidée car il n'a rien fait pour la promotion; rien moins que rien, moins que MPE. Il est bien gentil mais ce n'est qu'un imprimeur.<br /> <br /> Je me demande si je ne retournerai quand même pas chez MPE...<br /> <br /> Encore un mois ou deux de réflexion, le temps de récolter les fruits de mes derniers envois, c-à-d des refus.<br /> <br /> Moi non plus je n'ai plus le courage de refaire toutes les démarches que j'ai faites pour la promo de "La sans par" que j'ai péniblement vendu à 150 exemplaires. Seulement 15 pour mon recueil de poèmes chez Michel Chevalier mais je n'ai absolument rien fait pour le vendre, je n'en avais pas le courage, c'est uniquement les amis qui l'ont acquis. Tu penses bien! C'est déjà difficile de vendre un roman mais la poésie, tout le monde s'en fout! Pourtant, c'est peut-être plus "moi" que tout ce que j'ai pu faire, tant en peinture que sculpture. Mon vrai moi intérieur.<br /> <br /> Bonne chance et encore un peu de patience.<br /> <br /> Pas le courage de relire, tu corrigeras les fautes...<br /> <br /> Bises.
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C
J'ai regardé hier soir Un poison violent...<br /> <br /> Bien filmé, jolies image mais quelle pesanteur dans la lenteur de cet été breton aux paysages désolés que le soleil n'arrive pas à réchauffer entre deux averses. Pesanteur de l'omniprésence de la religion, comme une chape de plomb sur les sentiments. Lenteur du temps suspendu dans la frustration, l'humiliation, la culpabilisation de la chair dont il faut tuer les désirs pour mieux se fondre dans la Bretagne profonde.<br /> <br /> Heureusement, il y a le grand-père qui arrivé au bout de sa vie est pourtant bien plus vivant que la mère ou le prêtre, qui balaie le péché jusqu'à son dernier souffle et transmet -ENFIN!- par-delà sa mort, la joie de vivre à sa petite fille. Un moment jouissif lorsqu'elle chante lors de son enterrement, pour lui rendre hommage, une chanson paillarde dans l'église avec une émotion plus vraie que toutes les prières. Et son sourire final sous la fenêtre du petit garçon est la récompense. On comprend qu'elle a choisi la vie.
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C
J'avais vu Suzanne au cinéma et si j'avais aimé la première partie du film, la seconde m'a déçue, un peu énervée par son entêtement à saccager sa vie (et celle de son fils)sur un coup de tête écervelé, la rendant finalement peu crédible.<br /> <br /> Je n'ai pas vu un poison violent mais j'aime beaucoup la reprise de Creep par Scala, une chorale amie d'Anima qui l'avait repris aussi d'ailleurs...<br /> <br /> http://www.m6.fr/emission-la_france_a_un_incroyable_talent/videos/180702-chorale_anima_un_moment_celeste.html<br /> <br /> Je vais essayer de voir Un poison violent.
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J
Bonjour Dourvac'h , Quelle chouette série cinématographique ! je n’ai pas vu "Un poison violent " (allusion à l'un des premiers titres de Serge Gainsbourg , jolie référence au passage ) par contre "Suzanne" m'a bluffé dès sa sortie en salle , un petit joyau avec Sara Forestier qui est très juste et François Damiens touchant en père meurtri mais un peu barré quand même : un super acteur aussi !
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