.......... Robert Walser le Magnifique (1878-1956) .......... "LebensGeschichte mit Bilder" (Une Histoire de vie illustrée)
Ici comme toujours, ces (dernières) petites nouvelles de l'Inactualité (*) ...
(*) Grand merci de ce précieux concept, chère Aurélia !
L'Oeuvre écrite de Robert Walser :
(liste non exhaustive)
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Les rédactions de Fritz Kocher
(Fritz Kochers Aufsätze, 1904)
(traduction de Jean Launay : 1999)
(suivi de Histoires et Petits Essais, édition Gallimard, collection "Du monde entier", 1999)
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Les enfants Tanner
(Geschwister Tanner, roman, 1907)
(traduction de Jean Launay : 1985)
(éditions Gallimard, collection "Du monde entier", 1985 / collection "folio", 1992)
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" Un beau matin, un jeune homme ayant plutôt l'air d'un adolescent entra chez un libraire et demanda qu'on voulût bien le présenter au patron. Ce que l'on fit. Le libraire, un vieil homme très digne, dévisagea avec attention ce garçon qui se tenait devant lui un peu gêné, et l'invita à parler. « Je veux être libraire, dit le jeune homme, c'est une envie que j'ai et je ne vois pas ce qui pourrait m'empêcher de la suivre jusqu'au bout. je me suis toujours imaginé le commerce des livres comme quelque chose de merveilleux, un bonheur, et il n'y a aucune raison pour que j'en sois privé plus longtemps. Regardez, monsieur, comme je suis là devant vous, je me sens une extraordinaire aptitude à vendre des livres dans votre magasin, en vendre autant que vous pourriez souhaiter. Je suis un vendeur-né : affable, vif, poli, rapide, parlant peu, décidant vite, comptant bien, attentif, honnête, mais pas non plus aussi bêtement honnête que j'en ai peut-être l'air. Je sais baisser un prix quand j'ai affaire à un pauvre diable d'étudiant et je sais aussi le faire monter s'il ne s'agit que de rendre service aux riches, dont je vois bien que parfois ils ne savent que faire de leur argent. Je crois malgré mon jeune âge posséder une certaine connaissance des hommes. D'autre part, j'aime les hommes, si différents soient-ils : je ne me servirais donc jamais de ma connaissance des hommes pour avantager l'un plutôt que l'autre, pas plus que mes concessions aux pauvres diables n'iraient jusqu'à nuire à l'intérêt de vos affaires, monsieur. En un mot : sur ma balance de vendeur l'amour des hommes sera en parfait équilibre avec la raison commerciale, laquelle me paraît tout aussi importante et nécessaire à la vie qu'une âme aimante et généreuse. Je saurai trouver le juste milieu, soyez-en dès maintenant convaincu. "
[pages 9-10 de l'édition de poche "folio"]
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Le corps, les sens, la tête, les pensées, tout cela bougeait comme si cela voulait se remettre à pousser. L'eau du lac avait des reflets chauds et les ponts qui s'élançaient sur le fleuve paraissaient plus cambrés. Les drapeaux flottaient au vent et cela faisait plaisir de les voir flotter. Quand le soleil parut enfin, les gens sortirent par groupes et en rangs sur la chaussée blanche et bien propre. Ils s'arrêtaient pour mieux sentir la caresse de la chaleur. Il y eut beaucoup de manteaux laissés chez soi. On pouvait voir les hommes retrouver des gestes plus libres et les femmes faisaient des yeux étranges comme si l'âme allait leur sortir du coeur. "
[pages 36-37 de l'édition de poche "folio"]
[pages 193 de l'édition de poche "folio"]
« Non, dit-elle, vous ne sombrerez pas. Ou bien ce serait dommage, dommage pour vous. Vous ne devez plus jamais parler si mal de vous, c'est un crime, c'est un péché. Vous vous mettez trop bas et les autres trop haut. Je saurai vous empêcher d'être dur avec vous-même. Savez-vous ce qui vous manque ? Vous devez prendre un peu de bon temps. Vous devez apprendre à parler tout bas et à répondre aux caresses. Vous allez vous amollir autrement. Je vous montrerai ; tout ce que vous ne savez pas faire, je vous le montrerai. Venez. sortons dans la nuit d'hiver. Dans la forêt qui gronde. J'ai tant de choses à vous dire. Savez-vous que je suis votre pauvre, votre heureuse prisonnière ? Plus un lot, plus un mot. Venez -- "
[pages 399-400 (*) de l'édition de poche "folio"]
(*) Me suis souvenu - relisant la fin si "ouverte" de ce chef d'oeuvre - de cette carte postale de 1906 retrouvée par son ami Max Brod dans les papiers de Franz Kafka (par ailleurs, fervent lecteur des "petits papiers" journalistiques de Robert Walser) :
" C'est une forêt et dans cette forêt on peut être heureux. Alors viens ! "
(écriture inconnue et signature illisible)
Etroites parentés d'âmes, tout de même...
L'auteur en 1907
(année de la parution de Les enfants Tanner)
Découvert cet été, ce météorique "premier roman" : une oeuvre totalement spontanée et incroyablement lyrique, au ton extrêmement original, aux allures de manifeste romantique...
Elle fut créée par un Suisse germanophone né à Bienne en 1878 : Robert WALSER. Geschwister Tanner (Les enfants Tanner) a été publié à Berlin pour la première fois en 1907. Son manuscrit est issu d'un "premier jet" réalisé en 3 à 4 semaines entre janvier et février 1906 dans l'appartement berlinois de son frère Karl, peintre et décorateur très estimé en son temps... Le texte n'a nécessité que de minimes corrections (syntaxe, ponctuation) avant sa parution.
La traduction de Jean Launay pour les éditions Gallimard est remarquable : elle représente 332 pages dans l'édition de poche "folio" qui suivra (seule édition actuellement disponible en France).
La plasticité et l'imprévisibilité des psychologies et des actes des attachants personnages de Simon, Klara, Kaspar, Hedwig, tout comme le "chant" délié de la langue du jeune Walser (à l'âge de 27 ans...) nous fascinent immédiatement... " On est fait pour les choses dont on rêve. " (comme l'écrit dans le roman, le doux personnage de Klara...).
Ses deux romans ultérieurs seront : Der Gehülfe (Le Commis) publié en 1908, puis Jakob von Gunten. Ein Tagebuch (L'institut Benjamenta) qui paraîtra en 1909. Pour l'avoir découverte intégralement depuis, il me semble qu'on puisse parler pour Robert Walser de "Trilogie romanesque magique" (*) ... Romans et personnages intemporels, face auxquels on croirait voir s'animer - juste sous nos yeux - les beaux visages de la liberté.
(*) à l'instar de ce qu'on peut ressentir face à la tout aussi fabuleuse "Trilogie" des trois premiers romans de Dino BUZZATI : Barnabo delle montagne (Barnabo des montagnes), 1933 / Il segreto del Bosco Vecchio (Le secret du Bosco Vecchio), 1935 / Il deserto dei Tartari (Le Désert Des Tartares), 1940.
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Le Commis
(Der Gehülfe, roman, 1908)
(sous le titre Le Commis, traduction de Bernard Lortholary : 1985)
(éditions Gallimard, collection "Du monde entier", 1985/1986)
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(sous le titre L'Homme à tout faire, traduction de Walter Weideli : 2000)
(édition L'âge d'Homme : 2000)
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" C'est étrange mais dès qu'on entend les pas d'une personne connue, c'est comme si au lieu d'approcher elle était déjà là en chair et en os, jamais son apparition effective n'est plus une surprise, quel que soit son air.
Tobler était fatigué et énervé, mais il n'y avait là rien de surpenant, car c'est toujours dans ces états qu'il rentrait à la maison. Il s'assit, soupira bruyamment ; corpulent comme il l'était, la montée de la pente lui avait été pénible ; puis il demanda ses pipes. Joseph bondit comme un dératé jusqu'à la maison pour satisafaire aussitôt ce désir, heureux d'éviter son supérieur ne fut-ce qu'une demi-minute.
Lorsqu'il revint muni du nécessaire à fumeur, la situation avait déjà changé. Tobler faisait une tête effrayante. Sa femme lui avait tout dit en peu de mots. A présent, elle était là debout, avec une audace que Joseph trouva inouïe et regardait tranquillement son mari. Celui-ci avait l'air d'un homme qui ne peut pas se répandre en malédictions, parce qu'il sent qu'il passerait les bornes.
-- Alors, M. Fischer est venu, à ce que j'apprends, dit-il, comment a-t-il trouvé les choses ?
-- Très bien.
-- L'horloge-réclame ?
-- Oui, elle lui a plu tout particulièrement. Il a dit qu'il lui semblait que c'était un projet tout à fait excellent.
-- Lui avez-vous aussi montré le distributeur automatique pour tireurs ?
-- Non.
-- Et pourquoi ?
-- M. Fischer était tellement pressé, à cause de sa femme, qui attendait en bas, à la grille du jardin.
-- Et vous avez laissé cette dame attendre ?
Joseph ne répondait rien.
-- Et il faut que j'aie comme employé un abruti pareil ! cria Tobler, incapable de contenir plus longtemps la fureur et la désolation commerciale qui le rongeaient. Il faut que j'aie le malheur d'être trompé par ma propre femme et par un commis qui n'est bon à rien. Le diable lui-même aurait peine à faire des affaires, dans des conditions pareilles !
Il aurait fracassé du poing la lampe à pétrole si, à cet instant, avant que la main ne s'abatte, Mme Tobler n'avait heureusement un peu écarté l'objet. "
[pages 75-76, éditions Gallimard, collection "du monde entier"]
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Autant Les enfants Tanner nous semblait un néo-manifeste romantique où fantasmagorie et réalisme se mêlaient indissociablement, autant Le Commis restera pour nous un EXTRAORDINAIRE roman "réaliste" - imprégné du plus pur réalisme poétique - où se mêle curieusement une ironie tendre (empathique et inconditionnellement bienveillante à l'égard de chaque protagoniste : l'impression que Walser ait inventé pour la Terre entière un mode d'acceptation de l'Autre qu'on nommerait : "ironie bienveillante"), une charge picturale que dégage chaque ligne descriptive (la promenade en barque, la nuit) et une description (fine et sans illusion) des rapports entre classes sociales... sans oublier d'évoquer ici le thème évidemment central de l'échec : à savoir la dégringolade programmée de "La Maison Tobler" sous l'oeil du témoin (impliqué) Joseph Marti, 6 mois durant...
Deux saisons à peine, à vivre au jour le jour : le suc de chaque journée nous restant au fond de la gorge, la chaleur d'un rayon de soleil sur la peau.
Car nous épousons immédiatement la psyché de Joseph Marti, "l'homme à tout faire" de la Maison Tobler, hébergé dans la plus belle chambre - la chambre de la Tour - avec vue imprenable sur le Lac...
Monsieur l'Ingénieur Tobler et ses inventions sérieuses, pompeuses... qui ne trouveront (évidemment) jamais preneur !
Ah, ces formidables "horloges-réclames" et autres "distributeurs de muntions pour chasseurs"... à la recherche d'un "capitaliste bienveillant" (association d'idées totalement improbable...) d'où notre sentiment d'une naïveté sans fond et même de profonde compassion pour la figure PRESQUE attendrissante du "Patron" tyrannique de Joseph : ce "Herr Tobler" - bourgeois à son aise, toujours si sûr de lui - condamné peu à peu, sous l'oeil infailliblement obéissant de son employé - à l'échec et la ruine...
Ce livre est un chef d'oeuvre par la finesse de l'analyse psychologique - et par sa langue, évidemment unique...
Oeuvre dont la thématique se rapproche aussi du presque contemporain et "flaubertien" second roman de C.F. RAMUZ : Les Circonstances de la vie (1907) : l'étude du notaire Emile Magnenat - pauvre hère bientôt entiché de sa jeune fille au pair - n'ouvrait chaque matin pas si loin de la "Villa Tobler"...
Et elle est un véritable régal pour l'âme, cette langue malicieuse de Robert WALSER ! Quel "chef d'oeuvre inconnu" reste pour nous cet empathique Der Gehülfe, magnifique gros roman de 1908, sommet de Littérature encore quasi-ignoré des lecteurs d'outre-Helvétie - chez nous, par exemple... , et cela plus de 100 ans après sa parution.
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L'Institut Benjamenta
(Jakob von Gunten. Ein Tagebuch, roman, 1909)
(traduction de Marthe Robert : 1960)
(éditions Grasset, 1960 / réédition collection "L'Imaginaire", éditions Gallimard, 1981 /1993)
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" Nous apprenons très peu ici, on manque de personnel enseignant, et nous autres, garçons de l’institut Benjamenta, nous n’arriverons à rien, c’est-à-dire que nous serons plus tard des gens très humbles et subalternes. "
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" Rendre service à quelqu’un qu’on ne connaît pas et qui ne vous concerne en rien, voilà qui est charmant, cela vous fait entrevoir des paradis divinement vagues. "
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" Sa nature, sa personne sont constellées de vertus. C’est à peine si on peut l’aimer, encore bien moins le haïr. On a du goût pour le joli et l’attirant, c’est pourquoi le beau et le joli sont tellement exposés au danger d’être dévorés ou employés de façon abusive. "
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Que de mystères enfouis dans les "ambiances" et les psychologies d'un livre si court : des enfants-adolescents perdus, comme échoués là pour être "éduqués à l'obéissance absolue"... Une Fée et un Ogre - soeur et frère - comme "patrons" de l'Institut Benjamenta. L'étrange magie Walser, une fois de plus ! L'ambiance y est tout de même fort crépusculaire... Pour Jacob von Gunten, le jeune narrateur, la vie semble s'achever à la fin de l'ouvrage : s'en remettant à Dieu et au bon vouloir de l'Ogre... (puisque Lise Benjamenta, la soeur-fée de ce dernier vient de mourir). On sait qu'à cette époque, son créateur-vagabond avait à peine 31 ans.
Le dernier, très bref et très énigmatique roman de "la trilogie magique" de Robert Walser.
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Au bureau
(40 poèmes, 1909 - illustrations de Karl WALSER, frère de l'auteur)
(réédition ZOE : 2009)
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Histoires
(Geschichten, 1914)
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Petits textes poétiques
(Kleine Dichtungen, 1914)
(traduction de Nicolas Toubes, éditions Gallimard, collection "Du monde entier" : 2005)
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Morceaux de prose
(Prosastücke, 1916-1917)
(édition ZOE : 2008)
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Petite Prose
(Kleine Prosa, 1917)
(édition ZOE : 2010)
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La Promenade
(Der Spaziergang, 1917)
(traduit de l'allemand par Bernard Lortholary : 1987)
(édition Gallimard, collection "Du monde entier", 1987 /collection "L'Imaginaire", 2007 /collection bilingue "folio", 2000)
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« Un matin, l'envie me prenant de faire une promenade, je mis le chapeau sur la tête et, en courant, quittai le cabinet de travail ou de fantasmagorie pour dévaler l'escalier et me précipiter dans la rue. Dans l'escalier, je fus croisé par une femme qui avait l'air d'une Espagnole, d'une Péruvienne ou d'une créole, et qui affichait quelque majesté pâle et fanée.
Pour autant que je m'en souvienne, je me trouvai, en débouchant dans la rue vaste et claire, d'une humeur aventureuse et romantique qui m'emplit d'aise. Le monde matinal qui s'étalait devant moi me parut si beau que j'eus le sentiment de le voir pour la première fois... »
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Vie de poète
(Poetenleben, 1917)
(édition ZOE, 2006)
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Tobold
(1918-1919)
[roman disparu]
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Seeland
(Seeland, 1920)
(édition ZOE, 2004)
[extrait de la fiche de l'éditeur suisse ZOE]
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Theodor
(1921)
[roman disparu]
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La Rose
(Die Rose, 1925)
(traduction de Bernard Lortholary : 1987)
(éditions Gallimard : collection "Du monde entier", 1987 / collection "L'Etrangère", 1995 / collection "L'Imaginaire", 2009)
[courtes proses - dernier ouvrage paru du vivant de l'auteur]
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Cendrillon
(traduction de Gérard Lewinter : 1990)
(édition Gérard Lebovici, 1990 / réédition ZOE : 2006)
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Sur quelques-uns et sur lui-même
(traduction de Jean-Claude Schneider : 1994)
(éditions Gallimard, 1994)
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Le Brigand
(Der Raüber, 1925)
(traduction de Jean Launay : 1993)
(éditions Gallimard : collection "Du monde entier", 1993 / collection "folio", 1996 / collection "L'Imaginaire", 2014)
[roman inachevé - parution posthume]
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["Silence littéraire" - hélàs définitif - de l'auteur à partir de 1933]
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Autres ouvrages, de parution posthume :
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Felix
(traduction de Gilbert Musy)
(édition ZOE : 1985/1997)
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Rêveries et autres petites proses
(traduction de Julien Hervier : 1996)
(édition Le Passeur, 1996)
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Retour dans la neige. Proses brèves
(traduction de Golnaz Houdichar : 1999)
(édition ZOE, 1999)
« Un soir, après le repas, j’allai encore en hâte au bord du lac drapé de je ne sais plus très bien quelle mélancolie pluvieuse et sombre. Je m’assis sur un banc sous les branches dégagées d’un saule et ainsi, m’abandonnant à des pensées vagues, je voulus m’imaginer que je n’étais nulle part, une philosophie qui me procura un bien-être étrange et délicieux. L’image de la tristesse sur le lac, sous la pluie, était magnifique. Dans son eau chaude et grise tombait une pluie minutieuse et pour ainsi dire prudente. Mon vieux père avec ses cheveux blancs m’apparut en pensées, ce qui fit de moi un enfant timide et insignifiant, et le portrait de ma mère se mêla au doux et paisible murmure et à la caresse des vagues. Avec l’étendue du lac qui me regardait comme je le faisais moi-même, je découvris l’enfance qui me considérait elle aussi, comme avec de beaux yeux limpides et bons. Tantôt j’oubliais tout à fait où je me trouvais, tantôt je le savais de nouveau. Quelques promeneurs silencieux allaient et venaient tranquillement sur la rive, deux jeunes ouvrières s’assirent sur le banc voisin et commencèrent à bavarder et là-bas sur l’eau, là-bas sur le lac bien-aimé, où les larmes douces et sereines coulaient paisiblement, des amateurs de navigation voguaient encore dans des bateaux ou des barques, le parapluie ouvert au-dessus de leurs têtes, une image qui me fit rêver que j’étais en Chine ou au Japon ou dans un autre pays de poésie et de rêve. Il pleuvait si gentiment et si tendrement dans l’eau et il faisait si sombre. Toutes les pensées sommeillaient puis toutes les pensées étaient de nouveau en éveil. Un vapeur sortit sur le lac; ses lumières scintillaient à merveille dans l’eau lisse et gris argent du lac qui portait ce beau bateau comme s’il éprouvait de la joie à cette apparition féerique. La nuit tomba peu après, et avec elle l’aimable invitation à se lever du banc sous les arbres, à s’éloigner de la rive et à prendre le chemin du retour. »
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La Dame blanche et autres petites proses
(éditions Ulysse, 1999)
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L’Étang
(édition ZOE, 1999)
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Cigogne et porc-epic
(édition ZOE, 2000)
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Porcelaine. Scènes dialoguées
(traduction de Marion Graf : 2000)
(édition ZOE, 2000)
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Nouvelles du jour
(Proses brèves II)
(édition ZOE, 2000 / 2009)
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Blanche-Neige
(traduction de Hans Hartje et Claude Mouchard : 2001)
(édition bilingue José Corti, collection "Merveilleux", 2001)
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Le Territoire du crayon. Microgrammes
(édition ZOE, 2013)
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Histoires d’images (1920-1933)
(édition ZOE, 2006)
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Poèmes
(édition bilingue ZOE, 2008)
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L'écriture miniature
(édition ZOE)
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Lettres de 1897 à 1949
(édition ZOE, 2012)
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Robert Walser, toujours...
(ici peut-être photographié par son éditeur et ami Carl Seelig ?)
... peu de temps avant l'hiver (25 décembre) de sa disparition (*) à Herisau
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(*) vous évitant la triste "célèbre" photographie de la découverte de son corps dans la neige...
(Non "immortalisé" ainsi, Nerval y aura au moins échappé !)
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Signalons aussi le très émouvant livre de son ami éditeur Carl Seelig :
Promenades avec Robert Walser
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Enfin, ce film sorti en 1976, du réalisateur suisse Thomas Koërfer :
Der Gehülfe
(L'Homme à tout faire)
(adapté du - merveilleux - roman Le Commis... qui restera peut-être LE chef d'oeuvre de Robert Walser)
(pour ce DVD = Langue : Deutsch (allemand) / Sous-titres : Deutsch, Français, English / Format : 16:9 / Durée : 116 min)
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NOTE :
Hors les photographies noir & blanc et
les reproductions des couvertures d'ouvrages de Robert Walser,
toutes les photographies couleurs "illustratives" sont de
Dourvac'h
(Ne surtout rien reproduire sans mon autorisation, MERCI !)
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" La presse. Si l’on considère comment tous les grands événements politiques, de nos jours encore, se glissent de façon furtive et voilée sur la scène, comment ils sont recouverts par des épisodes insignifiants à côté desquels ils paraissent mesquins, comment ils ne montrent leurs effets en profondeur et ne font trembler le sol que longtemps après s’être produits, quelle signification peut-on accorder à la presse, telle qu’elle est maintenant, avec ce souffle qu’elle prodigue quotidiennement à crier, à étourdir, à exciter, à effrayer ? Est-elle plus qu’une fausse alerte permanente, qui détourne les oreilles et les sens dans la mauvaise direction ? (...) Encore un siècle de journalisme - et tous les mots pueront."
(Friedrich NIETZSCHE)
Une citation-cadeau de notre Amie Aurélia ! (*)
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(*) ... qui m'enseigna jadis son concept-phare :
" Mais comment font-ils, tous, pour lire tant de bouses ? "
... frère-siamois (en plus élégant) du mien :
" Gros public va direct à la Mangeoire-à-Gros-Blaireaux... "
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Et bé voilà, c'est tout !
Et au 1er juin pour la réédition de L'été et les ombres (revue et augmentée) de Dourvac'h !