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Regards Féériques, Forêt de Fées & Rêves
14 juillet 2011

Chronique des événements amoureux

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 Kronika wypadków milosnych

(L'affiche originale polonaise : novembre 1986)

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(L'affiche originale française : février 1987)

(distributeur : Films sans frontières)

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Eté 1939 : La veille de l'invasion de la Pologne par l'armée allemande, deux adolescents polonais - Witek et Alina - de condition sociale éloignée, s'éprennent l'un de l'autre.

(Source résumé : Wikipedia)

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Witek est un jeune étudiant. Il vit avec sa mère aux environs de Wilno, en Lituanie polonaise, région où se côtoient plusieurs communautés. Brillant, il échafaude des projets d'avenir. Il ignore qu'il est à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Au hasard d'un voyage en train, il rencontre un mystérieux inconnu qui émet des doutes sur les projets du jeune homme. Peu après, Witek rencontre Alina dont il tombe amoureux. La famille de la jeune fille va tout tenter pour empêcher leur amour.

(source résumé : excessif.com)

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Witek vient de terminer ses études secondaires. Promis à un bel avenir, il va bientôt se présenter au baccalauréat. Il vient passer quelques semaines de vacances chez lui, à Wilno. Dans le train qui le ramène vers sa ville natale, il rencontre un inconnu qui lui prédit son destin. Witek retrouve avec joie Wilno - cette ville de garnison où les régiments de cavalerie sont en effervescence - et ses proches, sa mère et son grand-père, ses amis. Un jour, venu porter un télégramme à ses parents, Witek fait la connaissance d'Alina. C'est un véritable coup de foudre. Mais la réalité n'est pas aussi simple... Alina, même si elle n'est pas insensible au jeune homme, semble s'amuser de la situation, et puis ses parents sont hostiles à cette idylle. Le climat s'obscurcit, les menaces de guerre avec l'Allemagne se précisent. Witek est pourtant bien loin de tout cela, ses sentiments amoureux et les fréquentes apparitions du mystérieux inconnu qui lui dévoile à chaque fois d'autres parcelles de son avenir, suffisent largement à occuper son esprit. Malgré l'opposition de ses parents, et la violence de son père, médecin-major qui tire au gros-sel sur Witek, Alina finit par succomber. Tourmenté, Witek manque son baccalauréat. La guerre éclate. Witek et Alina décident de fuir et de mourir pour sceller leur amour. Mais la vie l'emporte. Les premières bombes tombent, Witek et Alina, qui se donnent la main, n'y prêtent guère attention.

(source résumé : Films sans frontières)

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« Superbe film. Avec des jeunes acteurs inconnus, mais éblouissants. Du grand Wajda : un tableau à la Boucher (François), juste avant l'orage. Le soleil y apparaît encore ! "

André Rollin, 23/02/1987, "Le Canard Enchaîné"

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« Jamais le réalisateur n'avait autant exploité sa veine lyrique. Longuement, avec le plaisir de qui peint son passé, il fait chanter la nature et la nostalgie, sans souci de l'efficacité dramatique, sans crainte du symbolisme (…). C'est une chronique : la construction compte moins que l'évocation. Et celle-ci est belle, prenante. Pourtant, elle sonne comme un glas : dans son cycle politique, de L'Homme de marbre à L'Homme de fer, Wajda disait comment la Pologne aurait pu vivre l'art de la démocratie ; maintenant il retrouve l'art qui la caractérise aussi : celui de mourir en beauté ».

Jean Lebrun, 25/02/1987, "La Croix"

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« Wajda renoue ici avec sa veine intimiste, celle du Bois de Bouleaux ou des Demoiselles de Wilko. Mais avec un romantisme comme exacerbé, une naïveté comme volontairement appuyée, à la fois touchante et décontractée (…). Il y a, dans ce film-halte, film de la nostalgie ou de la lassitude, et de la censure aussi peut-être, beaucoup de mais qui freinent l'enthousiasme des fans d'un Wajda plus vigoureux, plus combatif, plus frondeur. Ce qui n'ôte rien au charme désuet de l'atmosphère, à la fraîcheur des interprètes, et à la désespérance feutrée de ce conte rose avant que de virer au noir, pavane suave pour une Pologne défunte ».

Annie Coppermann, 25/02/1987, "Les Echos"

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« Ce qu'évoquent Konwicki comme Wajda c'est, bien sûr, la Pologne rêvée de leur enfance, dans un halo de lumière pastel. Mais ce qui, chez l'écrivain, est porté par une écriture claire et cursive devient sous l'œil du cinéaste une illustration de calendrier des postes, une imagerie pieuse et un peu mièvre où de blondes jeunes filles en fleurs semblent sorties de l'album de David Hamilton (…). Cette Chronique des événements amoureux n'est, au vrai, qu'une bluette où Wajda cherche ses marques. Après L'Homme de marbre et L'Homme de fer, le jeune homme de caramel mou ».

Michel Boujut, 26/02/1987, "L'Evénement du Jeudi"

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« Ainsi va la Chronique des événements amoureux : le romantisme polonais prend à la fois toutes ses aises et de nouvelles rides. Mieux vaut exhiber et malmener son hérédité que la renier (…). Passéisme contrôlé. Jamais la caméra de Wajda ne se pâme ; elle se promène dans cet espace-temps exotique qu'est l'avant-1945 (…). Wajda ouvre une parenthèse strictement romanesque. L'individu l'emporte sur le collectif, les amours sur les discours. Nous sommes en état d'apesanteur, parfois même à la limite de l'engourdissement ».

Guillaume Malaurie, 06/03/1987, "L'Express"

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« C'est agréablement conté avec même un peu trop de joliesse dans les images et c'est joué de façon charmante. Pour Wajda, cela ressemble à un entracte ou à des vacances sans qu'il ait réussi pourtant à cacher sa nostalgie et ses inquiétudes ».

Robert Chazal, 28/02/1987, France Soir"

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« Le cinéaste n'est plus un dieu. Tout juste une sorte de prestidigitateur capable d'arracher au néant l'illusion de la vie. C'est même l'émouvante leçon de ce joli film qui brille d'autant plus fort qu'il sera happé par le ténèbres. De l'histoire, de la guerre et de la salle : c'est pareil ».

C.S., 27/02/1987, "L'Humanité Dimanche"

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« Le spectateur français non averti verra une belle histoire d'enfance sise dans une Pologne idyllique dont la photo, lumineuse et tramée, fait plus penser à l'académisme d'un David Hamilton qu'à une œuvre d'une quelconque ambition. Ce jugement est sévère. Si ce dernier film de Wajda est extrêmement décoratif, au point d'en devenir ennuyeux, il n'est pas non plus sans receler quelque beauté (…). Pour autant, Chronique des événements amoureux nous paraît être le film mineur d'un cinéaste important. Et alors ? »

Jean Roy, 25/05/1987, "L'Humanité"

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« Il est difficile pour Wajda de ne pas tout théâtraliser. C'est pourquoi ce sont les films où il fait de la théâtralité (et de son narcissisme obligé) le sujet explicite qu'il a le plus de chance, paradoxalement, de capter une certaine intimité des êtres. Car dans le genre « petite musique déchirante des sentiments », il a la spontanéité d'un (excellent) chou farci. C'est pourquoi, après bien des faux méandres, le film atteint in extremis une étrange émotion (…). Comme tous les cinéastes un tantinet trop malins, c'est au moment où il affronte le ridicule que Wajda touche enfin. Dont acte ».

Serge Daney, 25/02/1987, "Libération"

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« Wajda se contente de suggérer. On est dans le rêve, dans un passé dont Wajda présente des images qui flottent dans sa mémoire. Il en joue, mais l'ambiguïté reste. Libre au spectateur d'interpréter. Dans le film, le seul paradis perdu reste celui de l'adolescence, de ses illusions, de ses coups de tête ou de ses coups de cœurs ou de ses paris stupides. La beauté des paysages, au clair de lune ou en plein soleil, la fraîcheur, l'innocence des personnages l'emportent. On se laisse prendre à cette nouvelle version de Roméo et Juliette polonais ».

Cécile Bernier, 07/03/1987, "Lutte Ouvrière"

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« La pureté réapprochée, le metteur en scène a retrouvé le fil de ses songes dépouillés de tout souci d'esthétisme, nourris d'accusations, de violence, et d'une colère qui dépasse aujourd'hui les frontières ».

Olivia de Lamberterie & Marie-Elisabeth Rouchy, 25/02/1987, "Le Matin"

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« Paulina Mlynarska et Piotr Wawrzynczak, interprètes merveilleux et touchés par la grâce, incarnent une jeunesse éternelle que Wajda n'a jamais montrée. Depuis Une fille a parlé en 1954, il a été dans bien des films le peintre des générations de souffrance et de lutte marquées par les horreurs de la guerre, les désarrois de l'après-guerre, la période stalinienne et, d'une façon générale, le déterminisme historique. Avec ses adolescents du domaine enchanté, il ne se replie pas sur un passé idéalisé, il regarde autrement, en ouvrant de nouvelles portes, de nouvelles fenêtres ».

Jacques Siclier, 26/02/1987, "Le Monde"

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« Chronique des événements amoureux ne recèle en principe aucune parabole. Et pourtant ce que dit le film est aussi déchirant que la phrase qui le conclut. Comme s'il n'y avait plus de refuge possible que dans la nostalgie ».

Olivier Peretié, 20/02/1987, "Le Nouvel Observateur"

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« Loin de l'urgence politique, Wajda retrouve les plaisirs doux-amers de la recherche du temps perdu en se laissant guider par un roman de son ami Tadeusz Konwicki (…). Attachant mais très inégal ».

(S.N.), 27/02/1987, "Le Nouvel Observateur

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« Nostalgie, tendresse, retour vers le passé, ce qui ne veut pas dire repliement sur soi, baignent des images toutes simples mais qui vont droit à l'âme. Ce film est aussi émouvant, poignant, et surtout vivifiant que Les Demoiselles de Wilko ».

(S.N.), 27/02/1987, "Le Parisien"

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« Andrzej Wajda n'en finit pas, lui non plus, de filer sa métaphore. Il l'expose, la retourne, la reprend, la fournit en repères et en exemples (…). Inlassablement, il en observe les reflets et en écoute les échos. Mais cette obsession dissimule aussi une faiblesse. La Chronique est un film embarrassé. Elle ne réussit jamais non pas à maîtriser mais à prendre en compte les excès de sa signification. Elle est comme érodée, aplanie par la dialectique tenace de sa redondance. Elle veut être contemplative et nostalgique alors qu'elle est trop préoccupée d'elle-même pour s'ouvrir au temps libre de l'attente et du sentiment ».

Louis Seguin, 16/03/1987, "La Quinzaine Littéraire"

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« Le miracle, c'est que tout cela, qui est grave, n'alourdisse pas la chronique. Solaire, elle baigne dans une lumière d'éternité ; onirique, elle n'est qu'à peine entachée par les horreurs de la réalité (…). Pour dire cette radieuse inconscience, Wajda a retrouvé sa veine la plus lyrique que d'aucuns trouvent mineure. Je la crois, pour ma part, essentielle. Comme la grâce ».

Marie-Françoise Leclère, 23/02/1987, "Le Point"

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« Comment cet hymne à l'amour, à l'enfance, ne serait-il pas forcément subversif puisqu'il est aussi un chant dédié à la Pologne éternelle, à l'aigle blanc toujours blessé par l'histoire et toujours renaissant ? L'innocence d'acteurs débutants n'est pas pour peu dans le charme de ces images qui ont la beauté poignante de leur précarité ».

Dominique Jamet, 26/02/1987, "Le Quotidien de Paris"

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Source unique de toute la revue de presse :

 La Cinémathèque française.com

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Ce film du grand réalisateur polonais Andrzej Wajda est malheureusement méconnu du public et c'est fort dommage. "Chronique des évènements amoureux" est tiré du roman de Tadeusz Konwicki écrit en 1974. Mais T. Konwicki est également scénariste, metteur en en scène et acteur. Dans ce film, il tient lui-même le rôle du héros "Witek" devenu adulte. L'histoire de ce film raconte l'amour merveilleux et contrarié entre deux collégiens au printemps 1939 en Lituanie à la veille de la guerre .Witek est étudiant en médecine et Alina prépare son Bac. Mais la famille de la jeune fille s'oppose fermement à leur idylle. L'Amour est la Vie et le rejet de leur Amour aboutira à la Mort.... C'est un superbe hymne à l'amour et à la vie, plein de fraîcheur et de charme. Je ne me lasse pas de voir et revoir ce film - la VO donne le cachet d'entendre les acteurs parlant le polonais. Notons aussi que ce film n'est même pas sorti en DVD.... Alors, en conclusion, surtout n'hésitez pas à tomber sous le charme de ce film magnifique !!!

Lénonore (septembre 2009), critique laissée sur le site Allocine.com

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Titre original : Kronika wypadków milosnych

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Mise en scène : Andrzej Wajda (1985-1986)

Scénario : Tadeusz Lonwicki et Andrzej Wajda

d'après le roman de Tadeusz Konwicki,

Chronique des événements amoureux (Kronika wypadków milosnych, 1974)

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Directeur de la photographie : Edward Klosinski

(1943-2008)

 (a collaboré dès 1970 aux films d'Andrzej Wajda : Le bois de bouleaux, La Terre de la grande promesse, L'Homme de marbre, Sans anesthésie, Les Demoiselles de Wilko, L'Homme de fer, Chronique des événements amoureux

Musique : Wojciech Kilar

Durée : 114 minutes

Année de tournage : 1985

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Interprètes :

Alina  : Paulina Mlynarska

Witek : Piotr Wawrzynczak

Greta : Bernadetta Machela

Angel : Dariusz Dobkowski

Lowa : Jaroslaw Gruda

La mère de Witek : Krystina Wachwatowicz

Révérend Baum : Tadeusz Lomnicki

Voisines : Joanna Szcepkowska & Gabriela Kownacka

L'amie d'Alina : Magdalena Wojcik

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et dans le rôle de "L'étranger fantôme" (Witek adulte) : Tadeusz Konwicki

 

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Ainsi que nous le rappelle Léonore : vingt-cinq ans après sa sortie en salles,

la sortie DVD de cet extraordinaire (et bien méconnu) film d'Andrzej Wajda...

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... est toujours attendue en France...

(Grmbll, mais quel pays de c...s sommes-nous devenus !

Le DVD du film est commercialisé depuis la Pologne, mais sans version sous-titrée en français...

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Heureusement, une traduction française (magnifique) du beau roman de

Tadeusz Konwicki...

Chronique des événements amoureux

..... est bien parue en France aux éditions Pof

 (Le livre est toujours disponible - sur le site fnac ou ailleurs - pour environ 14 euros !)

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L'essentiel des photos couleurs et N. & B. du film, ici collectées 

(dont 4 photos de plateau siglées "polfilm")

viennent de la prodigieuse iconographie du site...

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Dourvac'h, Chronique des événements amoureux, huile sur toile, 55 x 38 cm, 1995 

(Naïf hommage au romantisme et au lyrisme de l'écrivain & du cinéaste polonais,

à son directeur de la photographie, son musicien & ses merveilleux interprètes... )

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Dourvac'h,

Gargas - Viviès (Ariège),  juin 2011 

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Commentaires
A
Merci pour tes commentaires qui me remplissent de bonheur chaque fois.<br /> Tu nous fais découvrir un film très émouvant "en temps de guerre", avec une documentation très recherchée. On ne peut s'empêcher de faire un parallèle avec toutes ces histoires d'amour contrariées et si tragiques telles que : "Roméo et Julette", ou "Tristan et Yseult", ou bien encore "Le docteur Jivago" et j'en passe. Ton analyse est finement étudiée et me touche beaucoup. Bravo, tu es un vrai cinéphile...
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M
La guerre et la Pologne sont deux épisodes très douleureux de ma vie.<br /> Pardonne-moi, cher Dourvac'h, mais pour une fois je ne m'étendrai pas sur tes propos dont je comprends qu'ils puissent passionner tes lecteurs !<br /> Ce cheval blanc est une splendeur ! <br /> Bises, à très bientôt... <br /> LN
Répondre
M
Connaissant Louis Seguin, c'est bien dans son style un tel article ! ...<br /> Il a toujours eu l'art de détourner, de contourner, de retourner ! ...<br /> Au demeurant en tant qu'ami, un homme charmant ! ... d'une finesse d'esprit délectable...<br /> <br /> Amicales pensées en ces jours tempêtueux...
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L
Ce petit mot rapide (: les jumeaux , en grandes vacances à la maison , demandent toute mon attention ! ) pour te souhaiter une bonne soirée et un meilleur moral . Tes passages à " Chuchotements " me font toujours très plaisir et j'apprécie ton coup d'oeil à la fois sensible et bien amical .<br /> Grosses bises à toi et à bientôt .
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L
J'ai lu et regardé ce reportage avec intérêt, d'autant qu'en ce moment - coïncidence - je lis des nouvelles d'un autre cinéaste polonais K. Kieslowski : "Le hasard et autres nouvelles". Comme tu dis, "hommage au romantisme et au lyrisme" dans ces très belles images tirées du film. Evidemment, la dernière me plaît infiniment : j'aime beaucoup la rêverie toute bucolique de ce cheval blanc ...<br /> Bonne soirée et à bientôt !
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