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Regards Féériques, Forêt de Fées & Rêves
17 avril 2011

The (very) little fairy-world of Dourvac'h / Part four... (and that's THE END !)

( ... Suite et fin - provisoire ? - d'un loooooooong entretien entre Loetitia Pillault & Dourvac'h... )

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- Mais... pour lire ou relire "Part one" ? Voyez notre article du 25 septembre 2010 ...

- Pour "Part two" ?  C'est à notre article du 17 octobre 2010 ...

 - Et pour "Part three" ?  C'est au 6 janvier 2011 ...

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La petite fille de la clairière (dessin, détail et ensemble, 2010)

- Parle-nous de tes inspirations diverses dans tous les domaines : De quoi se nourrit Dourvac'h ? Où écris-tu ? A quelle fréquence ? Tous les jours de façon régulière ou selon l'inspiration ?

Je crois que les lecteurs feraient mieux de s'en fiche un peu... Je me souviens d'une éditrice un peu ridicule qui me barbait en me racontant : "Oh oui mais Machine (nom prestigieux dont j'ignorais l'existence), elle écrit toute recroquevillée, vous savez, comme si elle tricotait les mots... "... J'étais poli : je faisais mine de m'intéresser "un peu" à ce genre de papotage... et pensais tout bas : "Mais qu'est-ce qu'on s'en fiche !!!" L'important est le RESULTAT, pas le nombre de feuilles ou de sachets de thé que je mettrai dans mon infusion d'avant écriture, la couleur de l'eau de mes bains de pieds, la bobine de l'auteur, ou la plastique de la belle écrivaine de 25 ans, ou la pose favorite de la mamie-écrivaine-tricotante... Je suis saturé de ces z-écrivains-Téléramuche qui nous bombardent avec leurs egos "forcément intéressants" et leurs photos portraits pleine-page sur papier glacé... défilé (de mode - peu diversifiée) de "pipôls"-poseurs qui "se la jouent", et pour beaucoup producteurs d'oeuvres d'une banalité affligeante !!! Julien Gracq nous a toujours conseillé de ne juger QUE "sur pièces"... et sans intermédiaires (Pas les poses de l'auteur ou l'emballage dithyrambique de ses flagorneurs, mais bien ses œuvres !) Quelle sagesse en cet homme... On peut tout à fait ignorer - sans dommage pour ce qu'on lit - à quoi ressemble physiquement l'auteur... J'ai lu pendant 15 ans toute l'oeuvre romanesque de Yachar Kemal sans avoir la moindre idée d' "à quoi" ressemblait cet enchanteur turco-kurde, aux oeuvres magnifiquement traduites... et découvrir une photo de lui un jour n'a RIEN ajouté à ma fascination...

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Xi-Jîn dans l'eau de la jarre (dessin - détail, 2002)

Parce que la littérature est d'abord le mystère... grand mystère de cette "re-Création" d'un monde... Ce qui importe est bien la force et l'universalité (éventuelles) de ce qu'on a pu produire, pas la personne ou la personnalité, l' "ego" qui sont derrière une oeuvre... Quand un prétendu « sage » veut nous montrer la Lune, pourquoi nous acharner à vouloir regarder le doigt et le nombril de ce prétendu «grand personnage»... ? Attachons-nous à ce qu'il ou elle produit, à son oeuvre, et c'est tout !!... elle nous intéressera ou non... Si elle nous intéresse vraiment, c'est que bien souvent cette oeuvre possédera ce qu'on appelle encore « un » style (car on demande à chaque «écrivain » authentique d'avoir forgé SA langue originale, créé SON propre monde...). Ecrite avec "son" style, dans "sa" Poétique originale, donc dans "sa" langue propre et inimitable, cette oeuvre existera pour de bon à nos yeux,ou bien non... Je pense en particulier à C.-F. Ramuz... (Aline, Les circonstances de la vie, Jean-Luc persécuté, Aimé Pache peintre vaudois, Vie de Samuel Belet, La grande peur de na la montagne, L'amour du monde, La beauté sur la terre, Derborence, Si le soleil ne revenait pas, ... ). Ramuz a rappelé - en écrivant - combien une oeuvre littéraire EST (ou, en tout cas, doit être) une oeuvre d'art... L'art littéraire est une forme d'art comme une autre. Son problème majeur a toujours été la "force intrinsèque" concurrentielle de la paralittérature... de tous temps envahissante et sans doute dominante... Julien Gracq avait prophétisé dès 1949 (La littérature à l'estomac) l'avènement puis le règne sans partage du "paralittéraire le plus agressif"... Or, nous y sommes depuis un petit moment... et en plein dedans !!!

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Rosier à Viviès (Ariège - 2010)

Mais si cette œuvre nous semble interchangeable, du fait de sa paresse stylistique, je n'en vois personnellement pas l'intérêt en tant que lecteur... Pour cette raison, je ne lis JAMAIS des livres que je trouve paresseux... Peut-être est-ce plutôt un manque de curiosité (donc une paresse) de ma part ? Peut-être... Mais je constate que les petits mondes et ouvrages un peu trop fabriqués à partir d' "air du temps" ou de "douleurs-dans-le-monde" - ceux d'Amélie Nothomb ou de Marie Darrieussecq (Stupeur et tremblements ou Papotages et Insignifiance ?), de Yasmina Khadra (Pourquoi écrire les horreurs du monde comme un huissier de Justice ?), d'un Michel Houellebecq (Pénibles provocs'-à-deux-balles ou philo-d'-comptoir devenant soudain "goncourtisable"...), de Christine Angot et Camille Laurens (Pénibles exhibitionnismes... ), de Virginie Despentes (Vulgarité jack-pot) ou de Frédéric Beigbeder (100 % air-du-temps et body-building) - ne m'intéresseront jamais ! Il est vrai aussi que je peux être injuste... parfois... mais je vois tellement d'insignifiance, de complaisances répétitives, dans tout cet anecdotique bien "plat"(-de-nouilles)... Et en ce qui me concerne, inutile de rêver à une soudaine efflorescence d' "ouverture d'esprit" dans mes propres goûts, aujourd'hui fatalement figés... La plupart de leurs ouvrages me semblent rédigés sommairement : dans une langue plate et vulgaire... Expressions-clichés, vulgarités faciles, ouvrages parfois saturés des préoccupations narcissiques de l'auteur, sujets de « faits de société », et/ou de thèmes piochés dans la lecture de la presse quotidienne ou le visionnage du journal télévisé... De l'air !!! Me sentant en tant que lecteur à mille lieues de leurs univers, de ces postures commerciales et du pénible exhibitionnisme (aujourd'hui banalisé) de beaucoup trop de ces auteurs... L'image de l'auteur peut d'ailleurs se fabriquer autour de sa prétendue "sincérité", son aspect de "joyeux lutin" complètement fabriqué - "rôle de composition" surjoué : je pense au chapeau-cloche et aux «mines» répétitives de la star wallone - certainement sympathique - Amélie Nothomb ornant pesamment les couvertures de ses ouvrages...). Bref, tout cet aspect "star" ("M'as-tu bien vu(e) l'aut' soir dans ta TV ?") me parait déplacé, complètement affligeant et pour tout dire assez niais...

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Brume au-dessus des étangs (Haute-Ariège, 2010)

Car la Littérature recule (du moins en France) devant la puissance de feu de cette "autre" - la paralittérature - qui la cerne et la remplace peu à peu, en silence... Tout est question de rapport de force (économique) et de formatage progressif des goûts du public : efficace relai d'une Critique littéraire issue majoritairement (en France) des milieux éditoriaux ET journalistiques, et se donnant curieusement un rôle d'expertise "indépendante" (!!!) - ou de journalistes télévisuels, désormais issus de la télé-spectacle... Mais ce sont bien mes propres goûts de lecteur qui me font autant apprécier la Beauté d'oeuvres littéraires authentioques (souvent issues du passé, mais pas toujours) que l'indigence REELLE d'oeuvres contemporaines, aujourd'hui bizarrement quasi-unanimement encensées (Je pense à l'insignifiance littéraire d'un objet  comme "La carte et le territoire" de M. Houellebecq, désormais couronnée en France !!! Pour moi, rien de moins qu'une technique banale d'INTIMIDATION des "masses" !) ...  Effectivement, je vois un "mal" dans ce mélange des genres ("valeur" = valeur commerciale) qu'on a banalisé un peu partout...  Comme si les "Lois du marché" nous avaient imposé leurs propres "canons esthétiques", sournoisement et sans vraiment l'assumer... Et si mon discours déplait ou surprend - y compris des Ami/e/s - , j'ai au moins le devoir de le tenir, l'assumer et l'expliquer, encore et encore... d'être sincère et argumentatif : a fortiori ici !

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Rosier à Viviès (Ariège - 2010)

Bon, je vais essayer d'être un peu sérieux... si je puis le devenir un jour...

Le « processus de création » n'existe pas en tant que tel pour la plupart de nous qui écrivons... l'individu est une éponge : il s'imprègne d'images vécues, d'images rêvées, d'images nées de ses lectures, d'images cinématographiques, d'images picturales... Tout cela est une mise en condition permanente... Tout cela s'agrège presque seul... à nous de traduire en mots "évocateurs d'images" (confiance absolue en ce pouvoir d'évocation des mots nus) toutes ces images mentales qui s'ordonnent... à nous de nous "laisser" penser et ressentir et vivre ce que penseraient, ressentiraient et vivraient nos personnages s'ils vivaient pour de bon... Je pense à une mère qui n'aurait pas coupé le cordon avec ses enfants et serait ainsi capable de ressentir ce qu'ils vivent, en permanence... pas de meilleure image, peut-être... les personnages sont nos "manifestations" (sortes d'ectoplasmes de nature parapsychologique) ... les hypostases de Plotin (sage du IIIème siècle après J-C qui vivait à Alexandrie... son élève Porphyre consigna ses enseignements - les premiers de l'école dite "néo-platonicienne" - dans 54 "Ennéades"  dont la plus célèbre s'intitule : Du Beau ... ).

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Premier Bal (détail dessin, 2008)

Il se trouve que je n'ai pas plus de "rythme d'écriture" que les autres «écrivains»... Seule la pratique de l'écriture nous rend «écrivains»... et il n'est plus guère d'écrivains professionnels de qualité en notre pays... nous nous devons donc d'être TOUS des amateurs !!! Je le soutiens et j'ai quelques arguments... Certes, Philippe Claudel - dans son immense qualité d'écriture - pourrait se détacher du lot et être identifié comme "grand écrivain" en notre pays... mais guère beaucoup d'autres de ses contemporains "en vie"... Pour exemple de pinaillage dont je peux me rendre facilement coupable, je n'adhère pas du tout à l'écriture que je juge finalement extrêmement artificielle (ou besogneuse) de Laurent Gaudé dans son "Le soleil des Scorta"... Sa cinquième phrase déjà me fait reculer, retomber sur terre et casse tout l'enchantement que l'auteur souhaitait pourtant susciter en moi : "La pierre gémissait de chaleur." ne m'évoque rien... Cette phrase sent trop l'effort et je n'en perçois NI L'IMAGE, NI LE SON, NI L'ODEUR... Le coup de : "Ce que je viens d'écrire est puissant, n'est-ce pas ? Je suis un poète, n'est-ce pas, puisque chez moi "la pierre gémit de chaleur"... ? Pendant  ce temps, en ma petite tête de lecteur lambda, je perçois bêtement le gars qui s'est vraiment creusé la tête pour exprimer quelque chose d'un peu fulgurant qui donnât de "grands airs" à sa prose... et voilà qu'un petit lecteur (se réveillant et redevenu circonspect) ne "marche" plus ! Ou bien pense : "Insincérité...  ". Un lecteur, me direz-vous : ça n'est pas grand chose... Un de perdu, dix de ... Mais cette sixième phrase : "Le mois d'août pesait sur le massif du Gargano avec l'assurance d'un seigneur.". Cliché, selon moi... et d'une terrible platitude, qui "casse la baraque" au lyrisme qu'il voulait évidemment créer... La moindre ligne de Yachar Kemal ou de Georges Simenon saura emmener mon petit "moi" de lecteur dix mille fois plus loin, dans sa modestie ou son lyrisme "naturel",  et une colossale économie de moyens, que je ne vois pas - hélàs ! - dans l'exemple cité...

Ceci étant dit (dans un espace où accèdent habituellement trente personnes amies que j'espère ne pas froisser... ), je suis bien conscient que beaucoup s'étonneront de trouver ici des jugements esthétiques assez prétentieux, expéditifs et plutôt "intolérants" ("Mais pour qui se prend-il, celui-là ?") : je dois assumer cette façon de bien scinder entre "Littérature" (inspirée, lyrique, ayant créé sa propre Poétique et ayant une envergure universaliste) et paralittérature (assez interchangeable et banale ou insignifiante, niaise et vulgaire ou encore besogneuse et "se-donnant-des-airs-de-Littérature") ! Mais je n'oublierai jamais d'argumenter mes critiques et défiances...

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Porche de l'église romane de Llo (Cerdagne, 2009)

Le grand style "lyrique flamboyant" du conteur Yachar Kemal dans La légende des Mille Taureaux... ou son court roman Tu écraseras le serpent... ou son triptyque Le pilier / Terre de fer, ciel de cuivre/ L'herbe qui ne meurt pas... ou son diptyque "de la vendetta" : Meurtre au Marché des Forgerons / Tourterelle, ma tourterelle"... ou encore sa quadruple saga poétique autour de Mémèd le Mince, le bandit d'honneur au grand coeur... plutôt que la musique un peu incertaine d'un roman un rien trop "fabriqué" de Laurent Gaudé... Et je préfère de loin la belle flamme sombre et l'humour intemporel de Franz Kafka (Ah, cette merveille de fraîcheur adolescente qu'est L'Amérique inachevée, ou ce joyau d'humour "extrême" et empathique qu'est La métamorphose !!!) et l'inventivité du monde fabuleux de Philip K. Dick (Ubik, Au bout du labyrinthe, Loterie solaire... ) à ce tout-petit-commerce-aux-vies-des-autres-et-faits-divers d'un Emmanuel Carrère (postulant désormais au titre - bien français - d'Ecrivain Considérâââble...). Et je donne bien volontiers "l'oeuvre complète" de Yasmina Khadra, qui me paraît si souvent besogneuse, contre dix lignes lumineuses des deux merveilleux romans lyriques de Khaled Hosseini (Les cerfs-volants de Kaboul / Mille soleils splendides) ...

Mais certains pourraient s'imaginer, cependant que SI l'on en vient à exprimer des jugements esthétiques aussi tranchés, "exagérés" ou simplement surprenants... c'est forcément - nous aussi - pour "nous faire voir", pour "faire le malin" (style ces andouilles qui veulent "exister" en apparaissant à la "dernière page de "Libé"... ). Erreur, bien sûr... et mécanisme de projection habituel en ce domaine... 

Seuls les «écrivants» (ces écrivassiers souvent assez médiocres et « très publiés » qui se la jouent en sur-jouant du statut social et symbolique d' «écrivain») et les «écriveurs» (producteurs de paralittérature industrielle, vite lue, aussitôt oubliée...) semblent demeurer ces «professionnels de la profession» dans notre pays, hélas... Ils vivent sur un capital symbolique que je juge plutôt usurpé... dans un microcosme où le renvoi d'ascenseur et l'endogamie sont la règle...

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Vue sur l'étang de la Franqui (Aude, été 2009)

Georges Simenon, « écrivain professionnel » producteur d'une œuvre-fleuve quasiment inattaquable - car de si haute qualité littéraire - a été une exception... Le Bourgmestre de Furnes, Les demoiselles de Concarneau, La maison du canal, Les gens d'en face, La veuve Couderc, Le locataire, La Marie du Port... sont des joyaux dont je jette ici les titres, presqu'au hasard de mes souvenirs éblouis... (Excusez du peu de place !)

Julien Gracq (Les eaux étroites, Lettrines, Lettrines 2, En lisant en écrivant, Carnets du grand chemin, Le rivage des Syrtes, Un balcon en forêt, Le Roi Pêcheur ...) a été un « écrivain amateur » et a vécu surtout de son salaire de prof agrégé d'histoire-géo (ses droits d'auteur pour la vingtaine d'ouvrages publiés durant sa longue « carrière » de prof ont été un tout petit complément de revenus...).

Vivent donc les amateurs !!! Seule possibilité de rester LIBRES... et exigeants !!! (rires)

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Sentier de montagne (été 2010)

Bref, comme presque tous les peintres du dimanche peignent au soleil du dimanche, les écrivains-amateurs écrivent le samedi ou le dimanche... ou très tôt le matin, ou très tard le soir... avant ou après leur boulot « nourricier » banal et mange-temps, qui leur prend la plus grande part de leur énergie... quand on a le temps... Tu vois qu'on ne peut pas «rêver» quand les «écrivains du dimanche» prennent la parole à propos de leur passe-temps... nous sommes nombreux et absolument banaux... il m'est même arrivé d'écrire deux pages manuscrites de Grand Largeen profitant de la défection d'un patient,entre deux autres rendez-vous de consultations (pour l'anecdote anecdotique qui n'amuserait que ceux qui s'amuseraient à ces bêtises).

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Petite fille devant la fenêtre (détail dessin, 2005)

Simenon disait "être en roman" quand - après une longue période de maturation de trois années - il devait accoucher d'un roman (il le faisait en dix ou maximum trente jours, en général)...

Un écrivain amateur est tout différent : c'est un besogneux... Il produit un premier jet de son histoire pendant ses vacances estivales puis repos (on laisse reposer)... Il relira sa production, bien plus tard : effarement devant toutes les imperfections, impuretés, redites, obscurités, platitudes... sauf quelques phrases-pépites qui surnagent... il en fera son mètre-étalon pour réparer les autres phrases, les autres passages décevants (majoritaires) : les boiteux, les mal-fichus...

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Petite fille devant la fenêtre (détail dessin, 2005)

Je pense que c'est ce phénomène d'auto-hypnose par notre prose (par l'univers qui sort de nous) qui nous rend si peu critique au moment de « l'écoulement du premier jet » (qui est rarement « intégralement « bon », c'est le moins qu'on puisse dire !!!) :

Il faudra donc « revenir » sur le premier manuscrit,toujours ! Et, armé de son seul regard « neutre », lavé ou débarrassé du côté lénifiant de l'auto-hypnose initiale, savoir élaguer, raboter, sacrifier ou enrichir...Parvenir à une « seconde version », fatalement... puis laisser reposer... un mois (pour L'été et les ombres), six mois à un an (pour Au Jardin), deux ans puis six ans (pour l'écart entre les trois versions successives de PanGea) ... et c'est souvent – au mieux - la troisième mouture qu'on retiendra pour l'éditer... soi-même ! Faire un vrai boulot d'éditeur « emm...dant » car intraitable avec son auteur...ce dernier lui doit la perfection ! 

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Miroir du Passé (dessin – détails et ensemble, 2007)

- Tes personnages puisent-ils leur caractère dans ta vie réelle, ton quotidien ?

Oh, surtout pas...Tous ces écrivains qui vampirisent (et assez bêtement) le réel, leurs proches, l' "air du temps"... sont absolument sinistres... et, en règle générale, de fort médiocres écrivains ! Tel l'encensé Emmanuel Carrère (Hosannah et pleines pages dans « Libé » pour son dernier opus)... qui fait sa petite cuisine habituelle de l'épluchage des faits divers et de l'exposition "consentie" de la vie de proches... s'étant "autorisé" à  « romancer » la vie de l'écrivain californien Philip K. Dick (dont j'admire TOUTE l'oeuvre, avouons-le !), et dont le sans-gêne m'indispose : un écrivain est effectivement "capable de tout", y compris trahir ses proches et ses amis dont il dévoilera toute l'intimité (avec leur consentement, donc la morale est sauve !), puis de soutenir ensuite qu'ils l'en ont remercié... car, n'est-ce pas, ce "Grand-Ecrivain" «les a rendus plus beaux» en les faisant (forcément) «passer à la postérité» ! Quelle rigolade... et quelle prétention insupportable l'on peut deviner, dans cette manière de disposer si légèrement de la vie des autres !

Il me semble que nous devons plutôt nous imprégner come des éponges de ce que nous vivons, c'est tout... C'est toute la méthode si modeste de Simenon (malgré l'orgueil agaçant du personnage public), dont les livres pleins de resteront dans l'histoire de la Littérature quand ceux des écrivains « à la mode » (écrivant tout aussi "poétique" que de braves huissiers de Justice) passeront très vite de mode... Il y a une justice immanente en Littérature : le temps qui passe et « fait le tri »...

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Sous la Lune (dessin, 2005)

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Deux ou L'Oubli (ensemble et détails, dessin, 2010)

- Observes-tu beaucoup tes semblables pour servir tes créations ?

Surtout pas, non plus... Qu'est-ce que je m'ennuierais, autrement !!! Car le quotidien de mon travail est si douloureux, terre-à-terre et ras-des-pâquerettes, épuisant... Pas un poil de rêve ! Ou alors, en définitive, des ébauches de rêves collectifs... Ce travail, j'ai besoin de le fuir, d'aller respirer « ailleurs » à pleins poumons...

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Comment pourrais-je t'oublier ? (dessin - 2009)

- Peux-tu nous parler de quelques personnages ?

- Damien de Au Jardin ressemble à un enfant perdu. Livré à lui-même, jamais à court d'idées fantasques (pleinement baroques, comme il se doit...), c'est un gentil gamin imprudent –au point que Carine et lui en paieront le prix fort... Damien est sans doute le « fond de personnalité » de l'auteur...un être qui avance sans se soucier des conséquences , accroché à ses lubies à l'emporte-pièce. Il suit ses rêves et ses désirs «d'aventure» du moment... Il s'attache aussi très vite à la petite Carine, qu'il influence dangereusement. Très protecteur avec elle (car il s'imagine, dans sa naïveté d'enfant, la «protéger» des dangers), il sera vite débordé par la perte de repères qu'il crée sans le vouloir autour de lui... Ses actions brouillonnes et poétiques – qu'il s'imagine pleines d'un savoir pratique « salvateur » – trouveront vite leurs limites...

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Petite fille qui rêvait d'être ballerine (détail dessin, 2005)


Carine de Au Jardin est la rêveuse du conte, la faiblesse ou plutôt la vulnérabilité-même... Damien est « son » chevalier : chevalier-servant attitré de la gamine qui s'intronise princesse. « Drôle de princesse ! », comme dit son jeune compagnon... Elle accepte avec un fatalisme un peu étonnant cette transformation en crapauds que subissent momentanément les deux enfants... « Ce n'est qu'un jeu... » pense-t-elle ; d'ailleurs elle n'a presque jamais peur, seulement faim et froid lorsqu'ils se perdent en forêt ou ailleurs... Elle ne perd pas facilement confiance en son apprenti-protecteur, lui offre sa confiance entière, comme on tend la main... Carine est aussi la naïveté de l'auteur : une sorte de gentillesse originelle, sans calculs ni méfiance : confiance naturellement accordée à autrui... tout le côté féminin de l'âme – comme l'innocence semble s'offrir à la folie du monde...

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Petite fille qui rêvait d'être ballerine

 (clin d'oeil à Muriel, une amie blogueuse - dessin, 2005)

Solange de Au Jardin pourrait être la «vraie » sorcière du conte... peut-être la facette « sombre » et adulte de Carine ; elle n'est pourtant qu'une victime de plus, bergère tombée dans un ravin et errant depuis ce temps dans les Limbes – un peu à l'écart de Carine et Damien. Elle s'amuse un peu avec eux, toujours à leurs dépens,apparaît en petite sorcière d'Halloween lors de la fête d'enfants « Au Jardin », et les attire dans le Monde des Morts à leur insu (elle est encore la belle sorcière adulte lors de l'épisode de la barque dérivant parmi les brumes de l'étang) : elle reste une énigme :«personnage-élément» le plus inquiétant de l'histoire... Sans doute personnifie-t-elle le destin du «couple» Carine & Damien ?

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Witek et Alina (d'après les personnages du livre de Tadeusz Konwicki, « Chronique des événements amoureux »), huile sur toile, 1995

Le «Je» du court récit La Compagnie des Fées est un être quasi-immatériel... Il ne s'incarne qu'en certains moments bien fugitifs - toujours très sensuels : un baiser à goût de cerise ou une caresse suivie d'une étreinte près d'un bouquet de bouleaux sous les feux d'un crépuscule. Sensible au regard éteint d'un chien où luit toute la tristesse de ce monde (une tristesse si belle...) – le caressant et faisant vivre sa simple présence comme une consolation à notre si bref passage sur la Terre... et personnage sous les «feux» des Fées qui s'approchent de nous, la nuit venue (N'étais-tu pas au courant ?)... et qui sont peut-être les habitants du «vrai» monde, qui sait ?

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L'âme-fée de Virginie (dessin, 2007)

Le « Je » de cette autre histoire courte et fantastique (que tu me disais aimer beaucoup), Train sous la neige, est un personnage « Belle époque » : Arnold Van Dongen (j'avoue ne pas être du tout sensible aux œuvres du peintre « fauviste » qui porte ce nom mais j'aime beaucoup son patronyme)... C'est un avoué qui a rendez-vous au Tribunal d'Aurillac et lit « L'Illustration » dans le train qui le mène lentement à travers les neiges...Sa suffisance face à l'énigmatique Dame en Rouge est emblématique : ne s'est-il pas convaincu de son potentiel tout « naturel » de séduction qu'il exercera – n'est-ce pas ? – dès le premier regard échangé. C'est un fat...je me suis bien amuséà « être » ce fat tout le long de l'histoire... surtout que la suite l'humanisera fort... par des voies (de chemin de fer) détournées et tragiques, au ballast recouvert par la suie des nuées de charbon d'une locomotive poussive... L'être froid et sûr de lui (dans ses côtés banalement ridicules) connaîtra le déraisonnable, la passion... celle qui mène à la passion, au froid et à la mort des histoires romantiques : aimer dans l'antichambre de la mort, lorsqu'il gèle à – 15° sur le plateau de l'Aubrac en janvier ou février... Noces de glace face àune petite maison silencieuse à l'âtre flamboyant, étreintes au cœur d'une noire forêt d'épicéa trouant l'épais manteau de neige durcie... Silence de mort devant les charmes de la Fée d'ombre... Cet homme a rencontré son destin : est-ce une fée, une sorcière, un esprit errant ?

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Avec toi, je m'étais envoléee (dessin, 2009)

Petites Fées du Miroir s'ouvre sur la naïveté enfantine de Malika. Malika vit dans son monde imaginaire peuplé de Fées, de princesses lointaines et de princes certainement charmants (stéréotypés au possible) : un monde rose, qui n'a aucun rapport possible avec le réel « beaucoup plus contrasté » (c'est le moins qu'on puisse dire...) ; Malika a le malheur de vivre dans un de ces quartiers « de relégation sociale » (devenus aujourd'hui si banaux, hélas...On y verrait peut-être désormais fleurir les filles «enfoulardées» - qui veulent simplement "avoir la paix" -, leurs frères ou maris intégristes à barbe carrée de croquemitaines, et rôder aussi tous les «enfants guetteurs» et les «petites mains» du trafic de «shit» : «Lois du Marché» de la désespérance sociale et emprisonnement communautariste ont fait leur sale bonhomme de chemin...). Dans ce quartier grandit aussi Rabah, LE grand frère «sous influences», leur cousin Sélim au profil «voyou» (je reprend la terminologie de l'époque)... et tous les petits voisins précoces siffleurs de bière et sniffeurs de colle (aujourd'hui, la résine de cannabis et la «coke» auront rejoint les ustensiles précédents sur les rayons du magasin des accessoires du grand "bizness" mondial)... Le monde de Malika a aussi beaucoup à voir avec l'univers "féérisant" de l'auteur de ce «conte d'aujourd'hui».

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Fillette aux tresses (détail dessin, 2005)

Malika a cette manière entêtée de «s'accrocher» à ses rêves – y compris ses rêves sur les intentions des autres – qui m'est très proche... J'aime beaucoup les Fées et ce qu'elles représentent : cette volonté obstinée d'être bénéfique à l'autre... leur naïveté, aussi, et la grande force de leurs sentiments... Si elles sont déçues, les Fées sont démunies et souffrent, parfois en meurent, ou encore se vengent d'une façon foudroyante. Malika n'a pas de haine en elle... une confiance absolue en sa bonne étoile... Un personnage très naïf et obstinément confiant en l'être humain... un personnage que j'aime bien, plus enfantin que la petite Carine d' Au Jardin... et dont les rêves se réaliseront partiellement ! Rabah ne finira pas si mal et Malika survivra à son «étrange aventure» (aventure intérieure, certes, mais ne dévoilons pas !). Le prénom Malika évoque pour moi le conte d'Hans-Christian Andersen qui a servi de «colonne vertébrale» à l'histoire : La Reine des Neiges (Malika est le féminin du nom arabe Malek : roi). Son choix a cependant été involontaire : c'est une gamine qui a servi de modèle à  «Malika», la petite Linda Kh. ... elle qui avait bien pour frère aîné un terrible Malek, mais aussi un frère cadetplus paisible : Rabah. Les deux frères ont «fusionné» dans l'histoire pour être le composite et déconcertant «Rabah»...

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Noura la dessinatrice (dessin, 2006)

- Et pour ne pas terminer... ?

Face à une feuille blanche de papier Canson ou face à ses rêveries, attendre que les personnages prennent forme... puis attendre que l'histoire – leur histoire – prenne forme et son envol... puis savoir accepter que le crayon hésite et soit maladroit, savoir accepter que la phrase commence par prendre une forme peut-être imparfaite (la suite nous le dira, lors d'une lointaine relecture)... Pour ce qui est de l'écriture, surtout se méfier des clichés et des redites ! Ecrire, ré-écrire, polir... Un ne peut souffrir de médiocrité, de confiance aveugle dans le « premier jet » (nous ne sommes pas des Georges Simenon, qui fut une exception...), ni d'impuretés, d'imperfections... Le fait d'écrire est forcément un REVE d'écriture... Ecrire est une longue gestation et l'accouchement final est toujours sans douleurs... à condition de rester vigilant et exigeant : c'est-à-dire suffisamment dignes dela force terrible de nos rêves. 

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Trois ouvrages "dourvac'hiens" auto-édités (quelques exemplaires rescapés) :

Fées, Rêves et Glaces (2008)L'été et les ombres (2009), Au Jardin (illustré par Isaly, 2009) 

 - Tes dessins imagent si bien tes récits que l'on a du mal à les dissocier de tes mots... de ton univers... Traits à traits, mots à mots, parle-nous du bonheur de peindre, de dessiner... Est-ce une concrétisation importante pour toi ? As tu envie de dessiner chaque personnage de tes récits pour leur donner une « enveloppe » ? ...

Merci de tes précieux compliments... mais je n'éprouve jamais de pleine satisfaction face à mes dessins terminés... je voudrais leur donner une «vraie» présence... leur «donner vie» comme on donne vie à ses propres enfants... ainsi l'écrivain procède en enfantant ses personnages...

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Noura ou « Moi, la femme arabe... » (dessin – détail et ensemble, 2005)

Je cherche à traduire cette présence dans leur regard... je ne suis pas seul à percevoir une assez grande proximité entre leur regard et le mien... Pourtant on ne peut guère parler de dessin-miroir «narcissique» ; elles sont si éloignées de ma personne (assez clairement de genre masculin) y compris par leur âge (enfants, adolescentes et jeunes femmes) : mais j'ai compris depuis longtemps qu'elles étaient les figures de mon âme, ou au moins les émanations de celle-ci (Plotin parlait de « processions », je crois) ou encore les représentations de mes propres sentiments par des images que je veux rendre les plus vivantes possible...

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Marie ou « Qui serai-je ? » (2007)

J'ai voulu dessiner quelques-unes de mes connaissances et amies artistes, toujours avec leur accord et le plus souvent d'après les photos qu'elles me confiaient... (Marie ou « Qui serai-je ? » : la fillette et son moi adulte, d'après deux photos à deux âges bien différents... ) mais je me suis «lancé» aussi dans la figuration de l'enfance d'amies, avec des résultats variables...

L'illustration aux crayons de couleurs de Xi-Jîn est venue en 2002, au moment du « premier jet » de mon PanGea, mais le tableau à la peinture à l'huile (qui s'inspire du dessin) est bloqué au même stade depuis 2005... et ne sera jamais achevé, faute de temps et de technique... Le dessin de Chân devant sa hutte de joncs est trop maladroit pour que je le publie (faute de savoir dessiner de façon à peu près crédible une anatomie masculine).

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Une rencontre au crépuscule (détail, dessin, 2009)

L'illustration en page de couverture du livre Fées, Rêves et Glaces n'a aucun rapport avec les trois histoires que contient le recueil mais en reflète tout l'esprit... La jeune «fée» blonde qui figure (au sourire si doux) est le détail d'un dessin intitulé «Une rencontre au crépuscule», où, au bout du sillon d'un champ fraîchement labouré, un jeune homme en ombre chinoise s'avance vers elle...

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Ychah ou Un adieu à l'Enfance (dessin - détails et ensemble, 2008)

Les 23 illustrations (deux à la gouache, pour la couverture et vingt-et-une à la pierre noire : une par chapitre !) du livre Au Jardin doit à l'extraordinaire travail bénévole notre Amie Isaly, géniale et généreuse illustratrice ayant terminé ses études à l'Institut « Emile Cohl » de Lyon... qui va se lancer dans une belle carrière... je lui souhaite plein succès mais quelles difficultés va-t-elle désormais affronter !!! 

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Le Grand pays (hommage aux personnages d'un roman d'André Dhôtel, Le pays où l'on n'arrive jamais), dessin 2007

La belle Chris (Christine) et le sombre Val (Valentin) du livre L'été et les ombres ne sont à mon sens pas «illustrables»... Val aurait sans doute mon visage... un peu ou beaucoup de mon «moi» adolescent idéalisé... (j'étais mille fois plus complexé que lui, j'avoue... )

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Retour au Jardin des Roses (dessin, 2007)

- Tes princesses, enfants ou fées, ont toujours un air commun - une même douceur et une même mélancolie... Pourrait-on dire qu'elles forment une seule grande famille «dourvac'hienne» ?

Le couple «Douceur et mélancolie» est indissociable de notre monde sensible... Oui, il faut nous contraindre à être «doux» avec Autrui car ce monde est dur aux êtres les plus démunis, impitoyablement broyés par le règne d'intérêts privés, à courte vue, égoïstes et cyniques... j'aime beaucoup l'idéologie féministe du «Prendre soin» des autres (To care...), actuellement moquée par des gens qui ont pris le parti de la barbarisation et la crétinisation de l'humanité (c'est-à-dire clairement sa régression et son échec)... Ce souci du «Prendre soin» est fédérateur d'un projet civilisationnel : c'est le parti du vivre-ensemble, où nous nous tournons ENFIN vers l'Autre, sans faux-semblants... Et je me reconnais entièrement dans ces valeurs dites « féminines » que sont l'altruisme, le don de soi, le souci de préserver la vie (plutôt que la gâcher ou la détruire), la discrétion... Ces «fées» dessinées sont donc aussi les représentations des sentiments habituels à l'auteur... Mélancolie ou profonde tristesse, inclination à la rêverie, confiance accordée à l'autre, espoirs certainement bien «naïfs», fantaisie et esprit d'enfance... Ainsi, Noura la dessinatrice et Mélancolie ou âme qui rêve sont probablement les représentations de l'anima de leur auteur... En le disant plus simplement, ces dames ou demoiselles sont certainement ses « figures d'âme »...

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Mélancolie ou âme qui rêve (2009)

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Cascade à Alzen (printemps 2010)

- Parlons de tes photographies. Elles émaillent ton blog de façon magique et presque surnaturelle, nous aidant à mieux regarder , mieux apprécier ce qui nous entoure... Là encore est ce une illustration de ton monde... ou juste le plaisir de capter le fugitif ?

Merci, Loetitia, mais la Nature est la première (et peut-être même véritablement seule) "grande" artiste en ce domaine... Pour nous, il suffit d'être là, au bon moment... Nous sommes juste des plaques sensibles passantes... Nous reflétons... N'ayons jamais la grosse tête ! Ah, que serions-nous sans toute cette belle technologie de nos «appareils-photos numériques» (APN) ? Oui, plaisir très «basique» de capter le fugitif... et il y a assez de narcissismes opérationnels et exténuants en ce bas-monde des artissssssses... « qui se la jouent » ou « se la pètent » (dirait plutôt mon fiston), alors n'en rajoutons pas ici ! (sourire)

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Cascade à Alzen (printemps 2010)

 *

Questions : Loetitia Pillault / Réponses : Dourvac'h

Document réalisé entre Joué-les-Tours & Viviès, juillet 2010

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Commentaires
L
Mille excuses pour mon absence sur ton blog, mais j'ai eu de gros problèmes avec mon ordi... Pas tout à fait réparé à ce jour, mais je viens de lire tes dernières publications, alors merci pour toutes ces explications et pour tes merveilleuses photos et des dessins si jolis... Bonne semaine à toi !<br /> Luce
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L
Ah ! je vois que nous avons les mêmes fréquentations et ce ne sont pas les moins bonnes !! J'aime moi aussi beaucoup Julien Gracq. Ses descriptions qui révélaient l'ancien géographe, par leur précision, étaient réellement pleines d'une force poétique que je ne retrouve pas ailleurs (Le Palais des Papes ou le Château cathare de Montségur sont de splendides morceaux, n'est-ce-pas ? )... <br /> Tu me donnes envie de relire du Kemal ! <br /> Tout à fait d'accord : on ne se fait pas tout seul et on est toujours un peu l'obligée de quelqu'un, en littérature comme en art. J'aime bien faire l'éponge - comme tu dis - et m'imprégner pour mieux me renouveler. C'est ainsi que, petit à petit, on trouve enfin son propre style et parfois son propre univers.<br /> Je viens de découvrir des demoiselles que je ne connaissais pas encore. Ah ! que ces regards sont beaux !!!!!<br /> A très bientôt.
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B
J'ai parcouru très vite ce long message, et j'ai en particulier été touchée par tes mots: "l'altruisme, le don de soi, le souci de préserver la vie (plutôt que la gâcher ou la détruire), la discrétion... Ces «fées» dessinées sont donc aussi les représentations des sentiments habituels à l'auteur... Mélancolie ou profonde tristesse, inclination à la rêverie, confiance accordée à l'autre, espoirs certainement bien «naïfs», fantaisie et esprit d'enfance...". ils s'accordent à ma mélancolie actuelle. Et ces dessins que je ne connaissais pas, ils sont fascinants. Je ne me lasse pas de contempler "Un adieu à l'enfance "et "Qui serai-je ?".<br /> Une douce soirée à toi Cher Dourvac'h. Et pardonne mon absence de ces derniers jours.
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S
Je suis revenue te voir, ami Dourvac'h, j'ai bien regardé tes dessins et photos de ce billet et je vais te donner mes choix car cela n'est pas facile de choisir un seul dessin ... :)<br /> <br /> Au niveau photos, j'aime le sentier de montagne (été 2010) et la rose rose pâle à Viviès (Ariège 2010).<br /> <br /> Pour les dessins, la petite fille qui rêvait d'être ballerine, j'aime bien l'expression de son visage, son regard, et puis la fillette aux tresses est mignonne, et le bébé aussi.<br /> <br /> S'il ne fallait ne choisir qu'un dessin sur ce billet, je dirais : "La petite fille qui rêvait d'être ballerine".<br /> <br /> Belle soirée, Dourvac'h !
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S
J'espère que tu as passé un beau W-E de Pâques, mon ami, ta sélection de dessins et de photos est très réussie. <br /> Comme Servanne, en toute simplicité, j'aime tes dessins de petite fille, et ceux du bébé à la fin avec ses beaux yeux lumineux et ses taches de rousseur :)<br /> Passe une belle soirée !<br /> Avec toute mon amitié.
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