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Regards Féériques, Forêt de Fées & Rêves
6 janvier 2011

The (very) little fairy-world of Dourvac'h /Part three

( ... suite d'un long dialogue élaboré en août 2010 : Loetitia Pillault - Dourvac'h )

... et pour lire ou relire "Part one" ? Voir notre article du 25 septembre 2010 ...

... and "Part two" ?  Voir notre article du 17 octobre 2010 ...

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Mélancolie ou âme qui rêve (dessin, 2009)

- Et la mélancolie... amie ou ennemie ?

Tu as la réponse dans mes dessins... la mélancolie est plutôt "amie" (ou disons : "alliée") puisqu'elle donne accès à la rêverie... et ouvre entièrement le monde... les yeux de mes fillettes et mes femmes sont ainsi pleins de "rêves d'ailleurs"... On peut interpréter que ces personnages – masculins ou féminins – immobilisés dans leurs rêves sont à coup sûr l'expression de mon âme... j'ai toujours eu en moi cette sensibilité dite « féminine », je l’accepte et l’assume… et je me rassure en me disant que je ne dois pas être un "cas" isolé... beaucoup de personnalités dites "artistes" sont sans doute faites de cette même «pâte» d’âme... il y a ainsi le petit garçon rêvant (gravement) sur son camion en bois peint... les fillettes jouent à la poupée mais semblent bien «absentes»... les femmes y sont des fées qui regardent leur miroir ou s'élèvent dans le ciel, souriantes, à la fois confiantes et épanouies... je n'ai pas envie d'interpréter... disons que sur le dessin, comme dans la vie, j'aime voir l'épanouissement sur le visage de l'aimée... l'amour physique est le plus haut point du partage possible... le visage de la femme aimée y devient fleur...

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« Avec toi, je m’étais envolée… » (détail dessin, 2010) 

- Tes personnages ont presque tous en commun un désir d’échapper à une réalité sombre par la force de leur imaginaire… peux-tu nous en parler ?

Je dirais que c'est leur droit... D'ailleurs, ils ne se privent pas de l'exercer !!! La force de l’imaginaire explique sans doute la naissance et le maintien de la vie sur Terre… Tout ce qui «n’imagine» pas est condamné par avance…

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La petite fille de la clairière (détail dessin, 2010)

- Il y a toujours des contrastes dans tes récits. Entre l’innocence et les idéaux, opposés à une certaine gravité, un côté sombre… Sais-tu que c’est là toute la force de tes récits et dessins ?

Merci, mais je ne sais quoi te répondre d'autre que ce "merci"... Notre existence est entièrement tissée dans ces "forts contrastes"... J'ai l'impression que l'on ressent beaucoup plus l'ivresse de vivre en s'évertuant à respecter - y compris en Autrui - ces "forts contrastes"... Mille occasions que nous offre notre quotidien, au fil des jours...

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Eryngium maritimum L. et Pins maritimes à La Franqui (Aude), 2010

- Parle-nous de l’influence de la Nature dans tes œuvres écrites...

La Nature est partout, heureusement... partout autour de nous... même malmenée... piétinée... "consommée"... je ne comprends pas que les humains restent à vivre dans les villes, c'est-à-dire si loin de cette source d'harmonie, cette source "sûre" de beauté : les collines, les montagnes, les forêts... Mais sans doute y sont-ils obligés... Il se trouve que la simple vision du monde naturel est quelque chose qui nous apaise...

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Comment pourrais-je t'oublier ? (première étape dessin, 2010)

- Que dire de l'ancrage amical dans la réalité sombre de tes personnages ?

Dire que tu en parlerais sûrement mieux que moi... Mes personnages sont plongés dans la pénombre... mais cette pénombre, c'est notre vie quotidienne... la pénombre "prend la lumière", peu à peu, au fil du récit... leur monde s'éclaire... les deux derniers chapitres d' Au Jardin après la scène terrible de la noyade de Carine... où l'on vit comme de l'intérieur l'étouffement de ma petite héroïne, ses deux poumons avec leurs milliers de petites alvéoles pulmonaires qui se remplissent d'eau... inexorablement… La conscience de vivre dans «les Limbes» qui suit ce moment pénible crée une respiration, comme un « Ouf ! » de soulagement… Les Limbes sont un monde de lumière où sans aucun ressentiment particulier (le ressentiment appartient au seul monde adulte… ) Carine retrouvera «naturellement» Damien, son jeune "noyeur" (et noyé) par maladresse... Les parents de Carine avaient bien «raison» de prévenir la gamine : ce Damien Stacci est non pas un «voyou» mais un terrible inconscient face auquel des parents sensés auraient bien tort de laisser leur fils ou leur fille passer un seul après-midi en compagnie de ce spécialiste en idées baroques…très «meneur», par ailleurs (on dirait «enfant leader» mais la langue des psychologues se préoccupe peu de poésie, c'est dommage…)

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Porte des mauvais rêves (esquisse, 2007)

- On sent cette force de la terre (accompagnée de tes si belles photos) et en même temps le côté impalpable des rêveries, de l’esprit imaginatif de tes personnages … je pense à cet arbre dans Au Jardin , lien entre la terre-réalité et le ciel-rêves… Pourquoi est-ce important pour toi de jouer sur ces 2 plans ? presque 2 mondes ?

Au Jardin est né d’une idée : une fête d’enfants qui tourne à l’étrange... il n’est pas banal que les deux personnages principaux soient transformés en crapauds dès la première page d’une histoire, ne s’en ressentent pas si mal et redeviennent dès la seconde page bien humains (là aussi contre leur gré)…se découvrant nus comme « Adam et Eve » enfantins, le rouge aux joues… « à l’ombre des piquets de tomates »… L’enfance est le Jardin d’Eden de nos rêves… Nous allons déchoir ensuite… Je ne me souviens pas précisément de l’arbre dont tu parles : sans doute le Grand Arbre au sommet duquel monte Le Petit Poucet de Charles Perrault : il y a l’arbre-refuge de Chris et Val, ces Tristan et Yseult adolescents de L’été et les Ombres. Ils acceptent d’en redescendre pour des raisons bien banales, contrairement au Baron Perché, ce héros pas si misanthrope – simplement prudent ? – d’Italo Calvino… Il y a dans PanGea le même "Grand Arbre" : «arbre aux rêves», séquoia ou mélèze géant, que Chân considère justement à l'égal d'un Dieu... et qui va se matérialiser puis disparaître devant la bouche d’une caverne qui fait face au vide… Les deux mondes sont juxtaposés en permanence… nous passons sans cesse de l’un à l’autre… Qui nous prouvera la «réalité» exclusive d’un seul de ces deux mondes ? … On a le droit de partager entièrement la perception de Gérard Labrunie «De Nerval» dans Aurelia : « Le rêve est une seconde vie. »… la vie des personnages de «nos» livres (écrits ou lus), aussi…

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Vue sur les étangs de Bassiès (Ariège) depuis le refuge, juillet 2010

- Dans ton œuvre en cours, PanGea, on ressent très fortement les sensations physiques de tes personnages, est-ce une façon de nous faire ressentir ces émotions ? De vivre en même temps que ces personnages... ?

Exactement… et peut-être cette démarche (bien involontaire) est-elle «narcissique» ? … Je me souviens de cette critique à laquelle j'ai été confronté, un jour, à propos de mes dessins et d'un personnage que je faisais intervenir et donc s'exprimer sur mon site...

Effectivement, pour que mon personnage vive, rêve, marche, sente, aime, etc., il faut que je parvienne à m’incarner en lui… ressentir et penser comme lui ou elle… humain (homme ou femme... vieillards, adultes ou enfants), animal (un chien, une chouette, une fourmi... ), végétal (un arbre, le plus souvent...), minéral même !!! (J'ai même voulu incarner un jour la surface terrestre qui était fatiguée des pieds humains qui la piétinaient sans cesse, en long et en large...) C’est ainsi que l’on finit par s’incarner (successivement) dans absolument TOUS les personnages d’une histoires : ces personnes à qui l’on a «prêté vie»… Et j’avoue que j’en ai marre – parfois - d’être «seulement» moi-même… Sans doute cela arrive à PLEIN de gens qui peignent, dessinent, sculptent, façonnent, écrivent… Bref, voici ma «base motivationnelle»...

( ... à suivre... )

*

( "Part four" en début février 2011, pour ne point vous lasser... )

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Peintre au miroir de l'âme (détail dessin, 2010)

dessins et photos : Dourvac'h

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Commentaires
D
... à Loetitia : oh, comme j'aurais aimé que tu m'en dises un petit peu plus ! Ah, mais je sais que tu as si peu de temps... Tes chefs d'oeuvre sont là, si présents à nos sens et notre coeur, pour en témoigner ! Encore merci de ta fidélité !!! Amitié, et de TRES belles oeuvres picturales à toi...<br /> <br /> ... à Miss LN : belle année à toi, aussi, très grande artiste de l'aiguille... (des aiguilles, même !!!) Merci pour tes mots charmants : oui, les yeux, le coeur, la nécessaire - même l'indispensable - féérie que nous devons apporter au monde... au moins par la recherche de beauté et de pureté en nos petites productions... Merci aussi pour ton lien au media "Ariège News" que je connaissais bien (y ayant donné une interview dans mon cadre professionnel)... A fait, la petite Sarah reviendra ici, en grande partie pour toi ! Amitié, et de TRES belles oeuvres textiles à toi !<br /> <br /> ... à Océandefleurs : merci infiniment pour vos (tes) compliments ! Oh, la mélancolie n'est pas forcément un bon "vêtement d'âme" à porter... au contraire, elle pèse souvent lourd dans notre quotidien... J'aime en tout cas votre (ton) évocation d' "une porte ouverte vers une quatrième dimension de l'être (...) voyage vers des sphères encore inexplorées, d'un élan qui conduit au dépassement de soi, et de sa matérialité." Car nous sommes évidemment tous restés - au fond de nous - des "enfants de la Nature", et je ne comprends pas comment on a pu à ce point l'oublier à certains moments récents de l'histoire de l'humanité... Bien sûr, tous "nos" personnages naissent de nous et représentent mille aspects de nous-mêmes... Ainsi, même l'artiste le plus humble "transparaît dans chacune de ses œuvres". Amitié, et de TRES belles oeures photographiques à vous (à toi) !<br /> <br /> ... à Crépusculine : merci infiniment de tes voeux et de tes compliments chaleureux qui me touchent extrêmement... Oui je vais essayer d'être "patient" pour cette petite oeuvre un peu bordélique, "aux yeux (toujours) plus gros que le ventre"... plutôt que "titanesque" !!! (rires)... Bien sûr continuer à célébrer "l'ombre et la lumière, la vie et la mort, le rêve et la réalité"... "l'immense antagonisme de la vie" que tu cernes si bien... Bien sûr, les "écueils, soucis, galères" sont ces moments de souffrance personnelle et de recul pour mieux appréhender ce qui peut être la voie de notre épanouissement... Je suis d'accord avec toi sur la force de nos petites "valeurs personnelles", dès le moment où elles sont bien les nôtres (et pas forcément copie-carbone d'un phénomène "majoritaire rassurant"), exprimées bien clairement et quand nous ne les trahissons pas... Certains avancent masqués à ce niveau, faisant l'éternel commerce des plus belles intentions et des plus beaux sentiments du monde... Seuls nos ACTES parlent... Comme le pointaient les Amérindiens face à l'hypocrisie de leurs oppresseurs, les actes ne suivent pas forcément la parole donnée... Les mots me semblent sonner creux, parfois, dans un "tout-à-l'affectif" sirupeux... Je préfère que cet affectif-là (respectable) soit exprimé dans un dessin ou par un personnage de conte ou de récit, plutôt qu' en une parole trop directe, mielleuse, surjouée, répétitive, lassante... et pas forcément sincère, bref : souvent inauthentique... Cet affectif-là est de toute façon un "reste de notre âme d'enfant"... et je préfère qu'il passe dans l'immaturité d'un dessin que dans l'immaturité d'une parole stéréotypée... Oui, écrire une histoire peut nous permettre de "prendre possession de n'importe quel état de la vie (végétal, animal, minéral, féminin, masculin, etc.) et le façonner (l'imaginer) à sa manière." Tu as raison pour les "contes pour enfants", semant habilement les vertus d' "un imaginaire plus accessible pour leur faire comprendre, certaines morales, certaines valeurs, certaines formes de politesse...." mais ne suis pas très doué en ce domaine... "Au Jardin" était un conte de cet "Entre-Vie-et-Mort"... une histoire très sombre, malgré ses premiers chapitres au climat supposé "féérique";... Oui à la " mélancolie créatrice", et son but sacré de "faire rêver encore et encore...". Amitié, et de TRES beaux poèmes et reportages à toi !<br /> <br /> ... à Chibi : merci de tes voeux... et de tes compliments... OK, je ferai de mon mieux... Amitié, et de TRES belles oeuvres graphiques à toi !<br /> <br /> ... à Barbara : merci pour Loetitia - si fine psychologue - et pour moi... Oh, "décrire les émotions terrestres des hommes et leurs aspirations à un monde caché (imaginaire ou réel) qui leur permet de supporter leur vie" est à notre portée à tous : nous l'exprimons au mieux - je crois - dans nos peintures, dessins, sculptures, figurines, travaux d'écriture, travaux d'aiguilles, tous les arts... Oui, je rêve aussi de ces villes à la campagne... mais avec des voitures à chevaux... et surtout sans voitures à carburants fossiles puants, ni immeubles d'acier et de verre, alors ! (rires). Amitié, et de TRES belles oeuvres picturales à toi !<br /> <br /> ... à Colette : merci pour ton impression sur le regard bleu de ma Demoiselle qui s'envole... Amitié, et de TRES belles oeuvres lyriques à toi !<br /> <br /> ... à Shanti : oui, la Terre s'épuise de supporter cette espèce humaine, son incurie, sa sombre bêtise... (voir ce que les colons européens ou russes ont fait de la Terre des Amérindiens ou ce celle des peuples de Sibérie : dépossession, traités jamais respectés, guerres, génocides - y compris en introduisant l'alcoolisme... Ces peuples étaient les plus proches de la Nature... A l'instar du philosophe Pythagore qui croyait à la transmigration possible de l'âme entre ces quatre états, ils pensaient que l'état humain, animal, végétal, minéral étaient indissolublement liés... Amitié, et de TRES belles oeuvres artistiques et artisanales à toi !<br /> <br /> ... à Fée Clobouclett' : mes "dessins fabuleux" ??? Et bé, dis donc... Amitié à une "petite fée aux yeux vert noisette (le vert glaz de la mer avec quelques bulles de caramel au centre, pour être plus précise)" : ton auto-portrait me plait bien, Amie brodeuse du "Bro Dreguer" au si grand talent... Amitié, et de TRES belles oeuvres textiles à toi !<br /> <br /> ... à La chuchoteuse : ma deuxième jeune fille (celle qui s'envole) était très "inspirée" et inspirante, c'est vrai... Elle n'avait pas de "modèle", d'ailleurs... Merci pour ton compliment à la "luminosité qui se dégage de (mes) peintures" qui ne sont que de pauvres dessins aux crayons Polychromos !... "magnifiquement magique"... "imaginaire toujours envoûtant" - mes joues rosissent très fort de tes mots... Merci ! Amitié, et de TRES belles oeuvres graphiques à toi !<br /> <br /> ... à Christiane : notre Enfance reste celle des "fortes impressions" subies, même fugitives... les contrastes y sont si forts... rien n'y est fade, pour le meilleur comme pour le pire ! Né à l'ombre d'un laminoir, j'aurais encore aimé dessiné des petites fées, sans doute - c'est ma personnalité qui le veut... J'ai besoin d'exprimer ainsi cet idéal de douceur, d'empathie pour le monde, de féminité et de mélancolie... qui n'est pas forcément mièvre et ne m'empêche pas de regarder en face l'autre réalité... elles sont un idéal féminin, certes, mais aussi ce qu'il y a de meilleur en moi, sans doute : les voir comme un autoportrait de l'âme de l'auteur, un visage non disgracié de ses sentiments habituels, son "moi intérieur", comme tu écris sur la page de présentation de ton site... La tristesse, souvent, l'hypersensibilité-handicap, et parfois l'épanouissement fugitif, inattendu... Oui, l'Amour est absolu : voici d'ailleurs un de ses grands "problèmes" ! (rires)... "Avec toi, je m'étais envolée... " est le visage de l'envol que procure la communion totale avec l'Autre dans l'Amour physique... Merci à Colette et à toi pour ce dessin que j'aime beaucoup aussi... T'ai-je assez "bien" (assez sincèrement) répondu ? Amitié, et de TRES belles oeuvres sculpturales et picturales à toi !<br /> <br /> ... à Ehaa : merci de tes voeux et de ton retour... M'oiseau-ci, je serais fidèle au RV... Amitiés et de très belles oeuvres photographiques et textiles à toi !<br /> <br /> ... à Colette, à nouveau : euh, dans mon commentaire (interminable), n'y ai pas été avec le dos de la cuillère... Tu peux sabrer dans le vif, ne garde pas forcément "tout" du laïus... Les capacités d'indignations semblent infinies à nous, pauvres petits mortels...<br /> <br /> ... à Muriel : quoi ??? Tu es d'accord avec tout ??? (rires) Mais c'est qu'il y a beaucoup de choses écrites, quand même... Le problème d'un système arrogant est qu'il sait se rendre intimidant... mais les opprimés savent parfois soulever brusquement le couvercle de la marmite... Tant mieux !!! Amitié et de très belles oeuvres photographiques à toi ! <br /> <br /> ... à Gazou : merci, et tu as bien raison... La joie de vivre permet d'atteindre beaucoup plus vite ce que l'on cherche en cette vie... mais mon tempérament me porte (irrémédiablement) à la mélancolie... Celle-ci est mon "medium" naturel... Oui, et j'arrive à "incarner" beaucoup plus aisément dans mes histoires un narrateur ou une narratrice mélancolique, plutôt que baignant dans l'optimisme... J'ai une bonne humeur de surface dans la vraie vie, adorant blaguer... alors que mes petits personnages (d'écriture ou de dessin) sont - et signifient au monde - absolument tout le contraire... ils et elles sont très solitaires - correspondant depuis toujours à mon véritable "moi"... Disons que seul l'exercice de mon métier à dimension "altruiste" a fini par me rendre à peu près "sociable" (rires)... Amitié, et de TRES belles pages de vie à toi !<br /> <br /> ... à Emma : tes mots me touchent très fort, justement à ce moment où je doute le plus de moi-même, du sens de ce que je vis quotidiennement, voire de l'utilité réelle de mon métier, de l'à quoi bon de mes dessins si naïfs et si mièvres, de l'avenir et du sens de ces récits péniblement écrits et édités pour 30 personnes (dont beaucoup vont oublier qu'ils les ont lu un jour...). Alors, tes propos tombent à pic pour remonter magiquement le moral... Si nous sommes réellement ces êtres solaires, alors nous sommes en ce moment encore cachés derrière la courbure de La Terre et attendons de nous élever à nouveau dans le ciel... Ravi de ton retour... et de ta bonne santé ! Merci, et surtout de TRES belles oeuvres délicatement pastellisées à toi !<br /> <br /> ... à Soleil bleu : l'hypersensibilité est une réactivité à double tranchant... Si l'on est sensible à la Beauté de ce monde, le prix à payer est aussi de ressentir très fort - trop fort - toutes les vacheries et sournoiseries de ce monde... et le choc est complètement pris à retardement ! Car sur le moment, nous autres voulons toujours être au maximum "dans l'action", tout occupés à "encaisser" au mieux... J'imagine qu'une fille exprimera plus "naturellement" ce qu'elle encaisserait sur le moment tandis qu'un gars, soumis à ses codes de fierté habituels, se taira... Tout cela est complètement culturel... En tout cas, gars ou filles, nous n'avons aucun mérite avec cette "hypersensibilité"-là.... La nature et les circonstances de nos vies nous ont faits ainsi... D'ailleurs mon âme (si elle existe) apparaît suffisamment dans mes dessins, où elle s'exprime pleinement et en silence... Merci de tes mots si chaleureux... Je trouve que tu portes vraiment très bien ton grand "petit nom" d'artiste solaire... Un parc, les canards, les mouettes, l'eau, le silence... Comme je te comprends ! Amitié, et de TRES belles oeuvres photographiques à toi !<br /> <br /> ... à Christiane, à nouveau : merci de ces belles confidences teintées de pudeur... Chacun ou chacune pourra s'y reconnaître un peu (dont moi-même...) : "Mes souvenirs d'enfance sont fades, comme si je n'existais pas, attendant de longues, longues années d'ennui de sortir de ma chrysalide...". Tu dis : "J'ai réalisé beaucoup de tableaux d'enfants quand j'ai eu mon fils. Comme si je la découvrais à travers lui...". Pour moin ce furent les photographies-papier dès la naissance de nos deux petits: une trentaine d'albums épais remplis en quelques années... Il y a vraiment une dimension de "grossesses multiples" (et rapprochées) dans toute pratique artistique : accouchements - souvent laborieux - qui nous donnent parfois des "oeuvres vivantes", auxquelles nous attache un sentiment protecteur presque maternel, plutôt qu'une fierté du type "paternel" aux (supposées) moindres charges affectives... <br /> <br /> ... à Nicky : "Le bien, le mal, l'ombre et la lumière, le bonheur et la tristesse, le yin et le yang" : oui tout est si complémentaire... et nous devons trouver notre "pont d'équilibre" personnel au milieu de la marée incessante de tous ces supposés "antagonismes" : oui, "sans ces antagonismes, la vie serait-elle ?" Je ne pense pas quant à moi "qu'une majorité d'humains aient perdu leurs âmes d'enfants" : ils n'osent pas ou plus... "se laisser aller à la rêverie"... Ils ont oublié - dans une vie dont ils ont perdu le contrôle - cette grande proximité (chaleureuse ou réfrigérante) de la Nature... Si l'humanité semble "se perdre", il n'y a rien d'irrémédiable... tant que la Nature et ses rêves intacts, son inventivité et sa créativité prodigieuses sont bien là... Amitié, et de très belles oeuvres peintes à toi !<br /> <br /> ... à Fransua : merci pour cette mélancolie qui "n'est pas une tare sauf si elle devient la clef de voûte de notre vie"... Oui, car la clé de voûte est de bien veiller à la recherche de l'épanouissement de tous, sous le regard bienveillant et parfois l'aide d'Autrui.... "les larmes et la tristesse" ne sont pas exprimées dans la vie de tous les jours... A mon sens, fillettes, jeunes filles ou femmes d'un dessin peuvent les exprimer, peut-être plus pudiquement... une catharsis nécessaire ("purgation des passions", au sens du bieneillant Aristote) qui permet à la fois de "vivre et évacuer", "continuer à avancer sur le chemin de notre destinée". Tu as observé que "les artistes ont en eux une dualité qui leur fait parfois dépasser leurs limites"... mais chaque humain est "artiste contrarié" et a forcément cette "double perception" que "certaines choses de la vie nous permettent parfois de développer"... Je rassemble ici ton Panthéon : Rimbaud, Baudelaire, Dali, Folon... comme un grand bain de folie douce... qui nous permet de nous envoler, comme ces personnages ouvrant leurs ailes-pages de Jean-Michel Folon" L'utopie, clef de voûte d'une âme d'artiste"... Tu dis juste : "Que seraient nos dessins et nos écrits sans l'utopie ?". Amitié, et de belles oeuvres peintes et photographiques à toi !<br /> <br /> ... à Marili : la pudeur n'est jamais chose aisée... être honnête sans vouloir satelliser Autrui autour de son petit nombril... Il y a ce concept très juste : phénomène inconscient (et très actuel) de la "Danse autour du nombril"... quand le sens du collectif s'éloigne et que les civilisations semblent être à l'agonie... Oui, c'est aussi avoir une âme artiste qu'accepter d'être (parfois ? trop souvent ?) cette brave et honnête "Mélancolie" (que j'ai faite femme), suivre le plus honnêtement du monde tout ce qu'elle exprime d'authentique ! Belle année aussi à toi ! Amitié, et de belles photographies et aiguillées de laine à toi !
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M
Mon cher Dourvac'h, je te souhaite une bonne et joyeuse année 2011...<br /> Qu'elle soit emplie de tes contes et photos qui nous enchantent...<br /> Je t'embrasse.
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M
Mon ami, je viens de lire attentivement cet interview de toi... Tu te dévoiles avec pudeur mais je me reconnais dans ce que tu dis ! Est-ce être une âme d'artiste d'avoir cette mélancolie ??<br /> Je reviens après...<br /> Bises.
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F
Bonjour Dourvac'h !<br /> Je vois que cet article est déjà beaucoup commenté et il est sympa car on découvre l'envers du miroir et l'âme de l"écrivain/peintre". Je ressens les choses comme toi et la mélancolie n'est pas une tare sauf si elle devient la clef de voûte de notre vie, mais c'est comme les larmes et la tristesse, ce sont des émotions nécessaires pour vivre et évacuer, pour continuer à avancer sur le chemin de notre destinée. Bien sûr, je crois que les artistes ont en eux une dualité qui leur fait parfois dépasser leurs limites et on a tous cette double perception en nous, mais certaines choses de la vie nous permettent parfois de les développer. Mes poètes préférés sont Rimbaud et Baudelaire, et peut-être parce que je me retrouve dans leurs tourments et dans leur recherche de la vie. J'aime les peintres fous comme Dali et rêveurs comme Folon, sans doute suis un peu folle et une grande rêveuse, oui, c'est sûr !<br /> L'utopie : ceci est, je crois, la clef de voute d'une âme d'artiste, que seraient nos dessins et nos écrits sans l'utopie ?<br /> Bises.
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N
Le bien, le mal, l'ombre et la lumière, le bonheur et la tristesse, le yin et le yang, sans ces antagonismes, la vie serait-elle ? Il est bien dommage qu'une majorité d'humains aient perdu leurs âmes d'enfants, ne se laissent plus aller à la rêverie, ne se sentent plus proches de la nature, c'est tout cela qui entraine la perte de l'humanité. Merci de nous offrir ce dialogue qui nous permet de mieux te connaître, même si nous savons déjà que tu es un être sensible, rêveur et que le sort de ton prochain te préoccupe autant que le tien. Je te souhaite un doux week-end et t'embrasse. Amitiés. Nicky
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