PanGea /II
II
Au
dehors la lumière était jaune. Il ne fallait plus avoir peur. Xi-Jîn s’avança…
Un pas de plus ce matin vers le ruisseau.
Elle
revint sur le seuil de sa porte comme si quelque chose l’avait touchée.
Pendant la nuit, le
ruisseau s’était élargi.
Krr… krr…
krr… Elle repensait aux
bruits de la nuit.
« Tu
rêves… », avait dit Shou-Liên dans
son demi-sommeil…
Elle
déroula sa cordelette, encercla par deux fois le col de la jarre avec ; la
laissa s’enrouler comme un petit serpent autour de sa main, passer dans la
gorge entre pouce et grand-doigt ; plaça le petit sac de sable sur le plat
de la tête et se baissa pour faire glisser la jarre par-dessus…
Plaçant
son autre main là-haut pour soutenir le fond, elle laissa sa main nouée se
poser sur le col de son kimono, son pouce se replier dans l’ouverture,
ressentant bien la tension du lien de soie : sensations familières… Elle
commença à marcher à pas très courts et franchit la porte…
Comme
il faisait froid : elle aurait bien couru, dévalé le sentier ! Cette
ombre autour d’elle et son humidité glacée…
Toujours
ce rêve.
Krr… Krr…
Krr…
Les
yeux fiévreux des gens des maisons sous l’écluse. Tous sortaient de chez eux,
parlaient ensemble sans s’écouter ; leurs bouches grimaçaient, leurs yeux
blancs hurlaient dans le silence : « A cause d’eux… leurs maudites
expériences »… et tous avaient peur, continuaient de tourner en rond au
bas de leurs maisons…
La
fillette reconnut le brouillard mauve derrière le rideau d’arbres, chercha la
tache noire de la cabane, détendit son lien et fit descendre la jarre ; se
frotta le dessus des doigts contre ses paumes – vient une chaleur douce comme
aux premières flammèches...
Certains
doigts restaient blancs : blancs comme des morceaux de lune – tels ces
grands demi-cercles pâles qu’on voit se lever sous le ciel d’ongle violet si
l’on reste trop longtemps dehors…
Elle
souffla l’air chaud à l’intérieur de ses mains réunies ; respira longtemps
de toutes ses narines, lèvres appliquées à l’espace d’entre-deux pouces.
Elle
se mit à imiter la chouette ; fit vibrer trois fois la caverne sous son
toit de doigts ; attendit.
Deux
fois son hululement avait réussi : presque joli.
Une silhouette sembla grandir, se sépara de l'ombre de la hutte ; sa tête dépassant le toit aux immenses ramures d'arbres inconnus.
( ... à suivre ... )
*
PanGea
restera pour nous ce rendez-vous
... à suivre...
ici & chaque samedi !
... et deviendra un gros livre,
- auto-édité bien sûr par nos soins - pour ce noël 2010 !!!
( ... à 30 ou 50 exemplaires selon le nombre de vos demandes,
et à son unique coût de fabrication et d'expédition ... )
... à l'enseigne de
La Compagnie des Fées
Nos précédents livres restant disponibles à ce jour :
Au Jardin (éd. illustrée par ISALY, 2008, 50 ex.) : 5 exemplaires
Fées, Rêves et Glaces (éd. 2008, 50 ex.) : 10 exemplaires
L'été et les ombres (éd. 2009, 30 ex.) : 0 exemplaire (hélàs!)
( contact : dourvac_h@live.fr )
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Texte et photographies
(Arège, mai 2010) :
Dourvac'h
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Et les sept + un rêves de Sarah vous attendent sagement
à l'article ci-dessous,
aussi son adieu et quelques Roses...