Sur les "djnoun", l'enfer, le henné et le Paradis...
Cet extrait de l'ouvrage de
" Mohand Aït Youssef "
(éditions IBIS PRESS, 2006) ...
" Djehnama ", certains disent que c'est l'enfer d'où viennent les " dj'noun' ", les esprits - il y en a qui viennent partager l'existence et parfois le lit de certains vivants.
Certains ermites, dit-on, vivaient avec une "djenia". Les gens qui croient cela croient aussi qu'un "djinn' " peut prendre possession d'un être humain qui ne s'appartient plus lui-même... il appartient alors au monde des "dj'noun' "...
"Cet enfer, c'est aussi une graine, qui vient d'une petite plantes aux fleurs rouges foncées ou noires... La personne à qui on la donne, c'est une femme stérile, on lui en fait boire un infusé... et après c'est terrible ! on l'enferme seule dans une pièce, et elle doit rester enfermée à peu près vingt-quatre heures... et on entend à la porte que la femme parle toute seule, qu'elle s'agite, délire... elle casse des objets, elle peut tout briser dans la maison...
Puis ça se calme tout seul. A un moment donné, on n'entend plus rien.
En général, au bout des vingt-quatre heures, on retrouve la femme sans connaissance... En général, elle est vivante... Si le remède a été donné selon les bonnes règles, les bonnes doses, il ne l'a pas tuée...
Quand elle se réveille, elle ne se souvient de rien de ce qui s'est passé dans la maison même si elle a tout dévasté... Un peu après cela, il y a eu un cas où une femme est devenue "tafsat" - enceinte - ... et on dit que d'autres ont donné naissance à de beaux enfants, même assez nombreux... "
ce témoignage a été recueilli en 1983 auprès d'une Accoucheuse de la Maternité rurale de TIMEZRIT, en Grande Kabylie (ALGERIE)
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Cette plante, "djehnama", a été bien identifiée : il s'agit de
Datura Stramonium L. ("datura stramoine")
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Cet extrait de l'ouvrage d'
Aline TAUZIN
(éditions IBIS PRESS, 1998) ...
" Le henné est l'un des arbres qui croissent au Paradis (...)
En Mauritanie, l'on ajoute qu'il a d'abord poussé à l'intention de la fille du Prophète et qu'elle fut la première femme à faire de sa teinture rouge une parure. (...)
Pour ce qui est des ethnies maures, le henné y est cultivé dans les palmeraies. (...) Sa plantation est affaire d'homme et la récolte de femme (...)
La plantation de henné est, en Mauritanie, un espace marqué d'une forte intensité poétique. "
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à propos de " l-henna "
Lawsonia inermis L. ("henné")
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DOURVAC'H
Jeune fille de l'Assekrem
(huile sur toile, 2004)