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Regards Féériques, Forêt de Fées & Rêves
5 février 2007

Les yeux de Giorgiana : féeminité des espaces infinis...

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J'en reviens toujours au splendide " Portrait de Giorgiana Burne-Jones " (daté  de 1883) -l'épouse du peintre pré-raphaëlite Sir Edward Burne-Jones...

Elle est devenue, comme vous le voyez (haut de colonne de gauche du temple) l'icône protectrice du site...

Certes, rien n'est éternel !

Pourtant je pense qu'elle durera...

J'écrivais moi-même dans "son" premier article de décembre 2006 :

" On croit bien sûr reconnaître, à l'arrière plan, le profil du "Roi Cophetua" (le peintre lui-même) en compagnie de l'un de ses modèles (est-ce bien "la Jeune Mendiante" ?) ... "

*

Prune Kantor le commentait le 22 décembre :

" La pénombre blaffarde émanant du portrait, au premier plan, contraste étonnament avec la douceur ambrée qui baigne la scène visible à l'arrière plan... Le personnage principal, bien que face à nous et très proche, semble du coup presque absent, ou du moins envahi par une certaine mélancolie... C'est une impression très personnelle... "

( ... dommage que nous ayons perdu l'adresse URL de ton site...)

*

Puis une amie du boulot m'a parlé de l'influence de Velazquez qu'elle voyait dans ce tableau du haut : mise-en-scène subtile, jeu sur la profondeur-de-champ, merveilleuse science de l'éclairage...

*

Alors ?

Portrait qui fait renaître en nous certaines convictions : qu'outre ses qualités artistiques, ses perfections techniques, la grâce de sa composition, l'équilibre des formes, le jeu harmonieux de ses couleurs, la finesse de son trait, le respect rigoureux des lois de l'anatomie et de la perspective, le magnifique "rendu" des matières, l'excellente "facture" de l'oeuvre (etc), une oeuvre d'art VERITABLE doit nous offrir... de sa présence !

Une présence.

Quelle qu'elle soit !

Présence d'un être auquel nous liera - à jamais ? - la force d'un regard...

PhotosImagesPeintures_048

DOURVAC'H / Jeune fille de l'Assekrem (2005)

*

L'amie disait encore que cette oeuvre (celle d'Edward B.J., là-haut, et non celle juste au-dessus), représentation féminine ordinaire si ce n'était son regard à la paupière supérieure droite abaissée, la belle courbe du bras, la pose alanguie et le cadrage extraordinaire... que cette oeuvre donc ferait partie de ces "un tableau sur 5.000" qui nous PARLENT vraiment, quand bien même on ne connaîtrait strictement rien à l'histoire de l'art...

Belle fantaisie statistique à laquelle on adhère de coeur, totalement (et la "tchatche" du sud-ouest facilite bien les choses, comme vous vous en doutez...)

PhotosImagesPeintures_123

On se laisse hypnotiser par lui.

" Etre ailleurs et pour de bon ! "

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D'ailleurs, en ce moment, Giorgiana - logiquement disparue de la face de cette terre depuis un siècle -, Giorgiana voit le monde des fées...

(Vérifiez !)

Peut-être ce monde-là est-il aussi dans l'oeil de son peintre-époux qui lui a fait prendre sa pose féérique ?

Ou peut-être "Sir Edward" les a-t-il surprises lui-même dans l'oeil de sa femme ?

Quant à moi qui les vois partout...

PhotosImagesPeintures_063

Un regard de profil - même triste - peut nous emmener très loin (... dans sa douce mélancolie ? ) : telle cette charmante jeune Bigoudène qui a, je crois, plu à Muriel (et j'imagine que cela va bien au-delà d'un bon "rendu" de sa coiffe de dentelle amidonnée !)

Ce qui veut dire que tout regard représenté (profil ou aussi "frontal" que le regard-miroir de Giorgiana B.-J.) se doit de posséder cetter même force hypnotique sur nous...

... sinon, à quoi bon ?

*

Plus qu'un "portrait intérieur", Giorgiana sera d'abord notre "Esprit des lieux" !

Et au diable la "photo de l'auteur" !

Priorité à la force bien visible de ces yeux-là...

*

Les Berbères, en Kabylie, en appellent à "i'assässen", à la bienveillante surveillance de leurs "génies-Gardiens". Les arabes, en référence aux "esprits" de la religion anté-ismamique, parleraient ici d'une "djenia" (génie-femelle).

Cette peinture de Giorgiana sera notre génie-fée-gardienne...

Féeminité logique rendue aux "Regards Féériques"...

Priorité à la force hypnotique des yeux de "notre" Nadja-Giorgiana !

*

Au fait, quelle est la fleur qui se loge dans son livre ?

J'ai voulu donner la même teinte ( - Ancolie? ) aux lettres et titres de ce long papyrus virtuel et réel...

Boutique d'articles-fées pas même à vendre...

Peinture, photo & littérature en ce tableau (et ici) réunies...

Anthropométrie cristalline donnée au site.

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Commentaires
L
Dans l’échange d’un regard il y a tant de choses<br /> Un trop plein d’émotions qui nous met en osmose.<br /> <br /> J'aime cette citation d'André Gide :<br /> Que l'importante soit dans ton regard, non dans la chose regardée...<br /> <br /> Je découvre votre blog... je reviendrais.<br /> <br /> Bonne soirée
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P
Tout serait donc une question de regard ?<br /> <br /> Le regard du peintre captant celui de son modèle tout en se laissant lui-même hypnotiser.. <br /> Le travail de l'artiste étant de rendre compte de la force de ce regard au sein de sa représentation.<br /> <br /> Puis rentre en jeu le regard du spectateur qui, à son tour vient "dévoiler" ou "révéler" une multitude de lectures possibles de l'oeuvre. A chaque passage du regard on peut voir de nouvelles choses jusque là invisibles...<br /> <br /> Je reviens sur le portrait de Giorgiana et je vois plus précisément aujourd'hui le hâlo qui se dispense autour de son visage... La peau laiteuse, presque de cire dans cet espace clair-obscur aux contrastes violents, se substitue par sa blancheur à la lumière qu'elle réfléchit :<br /> <br /> Je suis frappée par le fait que l'emplacement de ce "visage-lumière" correspond presque exactement à la source lumineuse de l'autre espace (celui du peintre et de son modèle), invisible puisque cachée par la cloison au second plan).<br /> <br /> La lumière qui éclaire le peintre et son modèle serait alors une expansion de la lumière diffusée par la présence silencieuse, discrète et presqu'absente de lumineuse Giorgiana... <br /> <br /> D'autre part, le corps de giorgiana disparaît presque dans le décor du fait du noir de son vêtement, d'où une accentuation de l'étrangeté, de l'intensité de sa présence évanescente, presque désincarnée...<br /> <br /> Et encore : la lumière, la blancheur de sa main qui tient le livre, fait se confondre la chair et la page blanche, un peu comme dans ton portrait de Noura où se confondaient la main, le crayon la page et les signes caligraphiés. D'où peut-être encore une expression supplémentaire de l'aspect irréel, féérique, de ce portrait de Giorgiana Burne-Jones...<br /> <br /> A bientôt pour d'autres regards...
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T
J'aime beaucoup la bigoudène sans doute parce qu'elle me rappelle mes vacances dans le finistère quand j'étais petite fille...
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C
Le portait, en peinture, va souvent plus loin que la représentation d'un visage ... parfois, je me mets à imaginer quels étaient les sentiments du peintre, vis-à-vis de son modéle, à quoi rêvait-il devant la toile, que voyait-il le soir en fermant les yeux avant de s'endormir ... <br /> La femme "peinte" devient intouchable et mystèrieuse ... une fée ?
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O
j'aime la force libérée de ses yeux dont on ne sait s'ils sont tristes ou moqueurs?
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